ASSOCIATION PATRIMOINE POUR L'ECONOMIE SOLIDAIRE - Ftartchi : Deux mois, un métier

Contexte et problématique :

18 % des jeunes Tunisiens sont inactifs et ne sont ni dans l’emploi, ni dans le travail, ni dans la formation (NEET). Cette catégorie concerne plus de femmes que d’hommes. Le décrochage scolaire est de plus en plus important, notamment du fait de la qualité dégradée de l’enseignement public dont la période Covid a été un révélateur ; enfin, les problèmes du sous-emploi et d’emploi informel touchent de plus en plus de jeunes diplômés. Les mesures et programmes mis en place par les autorités nationales sont plus accessibles aux diplômés chômeurs dans les zones urbaines et ne résolvent pas le problème des NEET. La remise en emploi via la formation professionnelle est donc un enjeu primordial pour la jeunesse tunisienne d'aujourd'hui.

Ce projet entend ainsi « réactiver » 65 jeunes NEET entre 15 et 21 ans venant de quartiers défavorisés de Tunis. L'Association Patrimoine pour l'Economie Solidaire (APES) propose de leur offrir une formation intensive de deux mois en cuisine ou pâtisserie (5 jours / semaine, au moins 5 heures par jour) dont l’objectif est triple : acquérir des compétences techniques de base en cuisine ou pâtisserie, travailler sur leurs compétences relationnelles, l’esprit professionnel et les règles de vie en commun, et « re-socialiser » ces jeunes hommes et femmes en les sortant d’une routine mortifère. L'APES s'appuiera pour cela sur son expérience des projets de formation en cuisine et pâtisserie : "Ftartchi - l’Atelier" et sa formation pour les femmes migrantes.

Préalablement à la formation elle-même, une session de formation des formateurs mettra en place des méthodes pédagogiques adaptées, aussi bien au public NEET qu’aux nécessités d'employabilité rapide après la fin de la formation. Suite à la formation, un placement en stage avec accompagnement financier et coaching personnalisé pendant trois mois sera en effet mis en place pour les 65 jeunes, afin de permettre l’insertion dans la vie active des jeunes bénéficiaires. Enfin, ce modèle de formation s'avère inédit à Tunis, puisque la mise en place d’activités génératrices de revenus fonctionne main dans la main avec la formation, les élèves étant intégrés pour leur formation aux AGR de l’association, ce qui participe à générer des revenus propres pour financer le projet et l’association.

Ce projet s’inscrit dans l’Objectif de Développement Durable 8 (Travail décent et croissance économique) de l'Agenda 2030 des Nations Unies.

Bénéficiaires :

Bénéficiaires directs : 65 jeunes NEET -dont 50% de femmes- du Grand Tunis entre 15 et 21 ans.

Bénéficiaires indirects : le cercle familial et le groupe élargi de chaque jeune qui sera touché.

Objectif général du projet :

Participer à l’insertion sociale et économique des jeunes désocialisés entre 15 et 21 ans du Grand Tunis.

Objectifs spécifiques :

• Monter un dispositif de formation intensive par la pratique en cuisine ou pâtisserie avec hygiène, service et soft skills ;
• Former 65 jeunes désocialisés (NEET), dont 50% de femmes, entre 15 et 21 ans, aux techniques de cuisine ou de pâtisserie, dans le cadre d’une formation pratique reproduisant la vie en entreprise ;
• Accompagner 65 jeunes désocialisés (NEET), dont 50% de femmes, entre 15 et 21 ans dans leurs projets professionnels ;
• Participer à la durabilité́ du projet via la mise en place d’activités génératrices de revenus fonctionnant main dans la main avec la formation, et par la reconnaissance par les autorités publiques du travail accompli.

Résultats attendus :

• Un programme de formation par la pratique de 2 mois monté par spécialité́, soit 2 au total (cuisine et pâtisserie), qui inclut des modules de formation pratique, une formation en hygiène, des modules de services et des modules de soft skills ;
• Formateurs (1 en cuisine, 2 en pâtisserie et un en service) formés à ces nouvelles pratiques ;
• Promotions de 13 jeunes mixtes paritaires recrutés tout au long du projet ;
• Promotions de 13 jeunes formés en cuisine ou pâtisserie, ainsi qu’en différentes soft skills liées à la vie en entreprise (vie collective, respect des règles, des horaires, communication entre collègues, droit du travail, etc) ;
• Projets professionnels formulés et rédigés : le but est d’obtenir un profil entrant, et un profil sortant des élèves recrutés ;
• Jeunes placés en stage et recevant une bourse d’accompagnement permettant de financer le stage ;
• Au moins 50% d’entre eux (33 jeunes) dans une situation soit d’emploi, soit d’apprentissage ou de formation, 3 mois après la fin du stage ;
• Une offre de restauration payante (traiteur, livraison ou repas sur place dans un espace dédié́) est mise en place et fonctionne comme mise en pratique de la formation en condition réelle ;
• Une marge brute de 7.500 dinars est réalisée chaque mois et réinjectée comme cofinancement du projet ;
• Réunions de travail sont organisées avec des représentants des autorités publiques afin de les sensibiliser à l’approche Ftartchi.