SOS SAHEL - Réinsertion socio-économique des ménages déplacés dans les régions de Mopti et Tombouctou

Contexte et problématique : 

La sécurité alimentaire est un domaine d’intervention privilégié de la stratégie de coopération au développement du Gouvernement Princier. Les projets soutenus dans ce domaine ont été évoqués avec les autorités maliennes pendant la deuxième réunion de la commission de coopération bilatérale qui s’est tenue à Monaco le 15 mars 2019.

Au Mali, l’année 2020 a été particulièrement difficile sur le plan humanitaire avec l’expansion de la crise sécuritaire et l’instabilité politique. Ce contexte politico-sécuritaire précaire conjugué à la pandémie mondiale de la Covid-19 a exacerbé les besoins humanitaires dans le pays (5,9 millions de personnes ont besoin d‘une aide). La crise sanitaire de la Covid-19 a entrainé une augmentation des prix des denrées alimentaires et une baisse du pouvoir d’achat des ménages ce qui a compliqué l’accès à l’alimentation, à l’eau, ainsi qu’aux services agricoles dans les zones rurales. Ces facteurs combinés ont aggravé la prévalence de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. Le PAM estime que plus de 1,3 millions de personnes seront en insécurité alimentaire entre juin et septembre 2021.

Cette situation de précarité connait une grande ampleur dans les régions de Mopti et Tombouctou confrontées à une insécurité grandissante qui continue d'avoir un impact négatif sur la sécurité alimentaire des communautés avec une perte de leurs moyens d’existence et des difficultés d’accès aux marchés. Cette situation engendre un déplacement massif des populations vers des localités plus sûres. Les déplacements de populations ont fortement augmenté passant de 10.165 déplacés internes en 2018 à 346.864 personnes selon le dernier rapport trimestriel des Nations Unies en 2021, dont 56 % de femmes et filles et 61 % d’enfants.

Entre 2016 et 2020, en partenariat avec la Coopération monégasque, SOS SAHEL est intervenue dans ces deux régions pour soutenir 1.200 personnes par la création de 200 emplois à travers l'entreprenariat social et le développement économique local. La situation socio-économique dans la zone reste néanmoins fragile et précaire, notamment pour les déplacés internes et plus particulièrement les femmes.

Aussi, SOS SAHEL a souhaité pérenniser les acquis du premier projet et poursuivre son travail d’accompagnement auprès des organisations communautaires de base afin de créer des opportunités économiques supplémentaires pour de nouveaux ménages vulnérables. Le projet interviendra dans les communes de Dongo et Farimaké (région de Mopti) et Hamzakoma et Séréré (région de Tombouctou) en complémentarité à d'autres opérations en cours dans les deux régions, notamment le projet de Renforcement de la Résilience des Populations Vulnérables financé par le PAM.

Bénéficiaires

Bénéficiaires directs :

• 400 ménages soit environ 2.400 personnes, dont 55% de femmes et 68% de jeunes ;
• 10 organisations communautaires de base (OCB) chargées du suivi et de la mise en œuvre des activités au niveau communautaire. Le projet veillera au renforcement de leur capacité afin de leur permettre de jouer pleinement leurs rôles. 

Bénéficiaires indirects :

• L’ensemble de la population des 4 communes cibles, soit environ 57.987 personnes ;
• Les services techniques déconcentrés de l’Etat (Direction Régionale de l’Agriculture, du Génie Rural, Direction Régionale de de l’Assainissement du Contrôle de la Pollution et des Nuisances, Direction Régionale de la Production et des Industries Animales, Représentation Régionale du Système d’Alerte Précoce, etc.).

Objectif général

Contribuer à la réinsertion économique des jeunes et femmes déplacés par la création d’emplois dans quatre communes de Mopti et Tombouctou pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle renforcée.

Objectifs spécifiques

• Renforcer la gouvernance locale et la consolidation de la paix ;
• Promouvoir la création d’emplois des jeunes et des femmes par le développement d’activités génératrices de revenus ;
• Renforcer les moyens d’existence des communautés vulnérables.

Résultats attendus

• Les capacités de planification, de suivi et de coordination des activités des acteurs locaux et la gouvernance sont renforcées et garantissent une meilleure cohésion sociale ;
• L’entreprenariat des jeunes et des femmes est stimulé et leurs revenus accrus ;
• Les moyens d’existence des groupes vulnérables sont améliorés, diversifiés et leur procurent plus de revenus.