Initiatives Communautaires de Développement de la Petite Enfance (DPE) en faveur des enfants vulnérables en Afrique du Sud - Phase III

Contexte et problématique

L’Afrique du Sud, pays à revenu intermédiaire, est classé 109^ème sur 191 pays sur l’indice du développement humain 2021. Avec une population de 55 millions de personnes, le pays fait face à un chômage considérable, touchant 33% de la population et 64% des jeunes de 15 à 35 ans. 40% des enfants entre 0 et 9 ans vivent dans l’extrême pauvreté en zones rurales. La plus grande province géographiquement, le Kwa Zulu Natal enregistre la deuxième plus grande population du pays (11 millions d’habitant). Elle enregistre un des taux les plus élevés de prévalence du VIH, touchant un quart de sa population. Près de 42% sont des ménages dirigés par une femme inactive. Bien que la province soit la deuxième contributrice de l’économie du pays, elle a un des taux les plus élevés de pauvreté (60%). La pauvreté infantile est également l’une des plus élevées du pays, avec 75% des enfants vivant dans une pauvreté chronique. Près de 21% des enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance dû à la malnutrition. Environ 1.1 million d’enfants entre 3 et 5 ans ne fréquentent pas le préscolaire.

Le développement du jeune enfant est pourtant une priorité nationale pour le Gouvernement Sud-Africain. Une Politique Nationale Intégrée de Développement de la Petite Enfance a été adoptée en 2015 dont l’un des principaux buts est d’assurer la disponibilité universelle et l’accès équitable des services de développement de la petite enfance, notamment pour les 40% les plus pauvres. Le gouvernement sud-africain cherche à améliorer l’accès à un apprentissage préscolaire de qualité, à renforcer le système de prestation de la petite enfance et à mieux servir les enfants ; il a entrepris depuis avril 2022 le transfert de responsabilité de la petite enfance, jusque-là administrée par le Département du développement social, vers le Département de l'éducation de base. Ce changement est considéré comme une opportunité unique et significative de mieux servir les enfants d'Afrique du Sud. Le gouvernement s'est également lancé dans une campagne visant à identifier localiser chaque centre de la petite enfance (ECD) en Afrique du Sud et à prendre en charge l'enregistrement des centres de la petite enfance. L’ONG Humana Afrique du Sud a été active dans ce processus dans la province du Kwa Zulu Natal, notamment dans les zones rurales notamment grâce à l’appui de la Principauté.

Depuis 2017, la Direciton de la Coopération Internationale soutient HPSSA pour la mise en œuvre du projet communautaire de la petite enfance dans deux municipalités défavorisées du district de Llembe, de la province Natal. L’ONG Humana doit consolider les résultats obtenus selon les recommandations d’une évaluation externe conduite en juin 2022. Cette troisième phase poursuivra le travail avec les centres préscolaires communautaires et permettra de l’étendre à deux nouveaux sous-districts et d’augmenter le nombre de centres de petite enfance enregistrés par le Département de l’Education de base. L’expertise d’Humana sera d’autant plus pertinente que le changement de Département de référence nécessitera des ajustements après publication des nouvelles exigences d’enregistrement des Centres. Le projet s’inscrit dans la stratégie de la coopération de Monaco en Afrique du Sud dans le domaine de l’éducation et de la protection de l’enfance et contribue au Plan national du développement de la petite enfance du pays. Il contribue également à atteindre l’ODD 4 « Education pour tous » et notamment aux cibles 4.2: « D’ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons aient accès à des activités de développement et de soins de la petite enfance et à une éducation préscolaire de qualité qui les préparent à suivre un enseignement primaire » et 4C « D’ici à 2030 accroître considérablement le nombre d’enseignants qualifiés, notamment au moyen de la coopération internationale pour la formation d’enseignants dans les pays en développement, surtout dans les pays moins avancés et les petits Etats insulaires en développement » .

Bénéficiaires

Bénéficiaires directs :

1.800 enfants âgés de 2 à 4 ans (chaque école inclura approximativement 25 enfants avec au moins 55% de filles) ;
40 prestataires de services éducatifs (dont approximativement 80% de femmes) ;
3.500 parents, tuteurs et membres de la famille des enfants inscrits dans les écoles préscolaires, 55 comités de parents (au moins 275 membres), 110 dirigeants locaux.

Bénéficiaires Indirects : la population d’enfants âgés de 0 à 4 ans (77 029) dans la municipalité de iLembe et leurs 154 036 parents, tuteurs et membres de la famille.

Objectif général du projet

Fournir des services de la petite enfance et une éducation de base de qualité pour tous en Afrique du Sud.

Objectifs spécifiques

Améliorer l’accès et la fourniture de services communautaires de qualité en matière de développement de la petite enfance pour les enfants vulnérables des communautés défavorisées de 4 municipalités (Ndwedwe, Maphumulo, KwaDukuza et Mandeni) dans le district d'iLembe, KwaZulu-Natal ;
Faciliter l’échange des meilleures pratiques, le partage des expériences et des leçons apprises au niveau provincial avec d’autres parties prenantes de la Petite Enfance ;
Mobiliser les enseignants, les enfants et la communauté des parties prenantes pour mettre en place des interventions de prévention et d’atténuation (COVID-19 et Violences Basées sur le Genre).

Résultats attendus

Améliorer l’apprentissage précoce pour 1.800 enfants âgés de 2 à 4 ans inscrits dans les 55 centres préscolaires ciblés ;
Renforcer et élargir la capacité à mettre en œuvre une programmation intégrée de développement de la petite enfance ;
Améliorer la prise en charge quotidienne grâce à l’amélioration de l’eau, de l’assainissement et des pratiques d’hygiène ;
Renforcer la participation et le soutien des parents dans les communautés où se trouvent les centres préscolaires ;
Améliorer les pratiques et les résultats des 55 centres préscolaires ;
Améliorer les interventions de prévention et d'atténuation auprès de 4.200 personnes (Covid-19, violences basées sur le genre).