Santé scolaire au Limpopo
Contexte et problématique
L'Afrique du Sud, pays à revenu intermédiaire supérieur reste confronté aux défis de la pauvreté, du chômage et des inégalités. Sur une population de 60 millions d’habitants répartie dans neuf provinces, 25 % vivent dans l’extrême pauvreté. Dans les zones rurales, l’accès aux services de base (éducation, santé, emploi, formation) est limité. Le pays continue de souffrir d’un quadruple fardeau de maladies dont : le VIH/SIDA et la tuberculose ; la mortalité maternelle et infantile ; les maladies non-transmissibles et les violences et blessures. Les schémas de mortalité évoluent et les décès dus aux maladies non transmissibles représentent un peu moins des deux tiers des morts naturelles (65%).
La province du Limpopo, zones rurale et reculée, est l’une des trois provinces les plus pauvres du pays. Sur une population estimée à 5.9 millions d’habitants dont 53% de femmes et 47% d'hommes, 50% sont des jeunes de moins de 25 ans. Le taux de pauvreté des enfants est de 82.8% et plus de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Les jeunes sont plus à risque de développer des maladies, notamment des maladies infectieuses et des problèmes liés à la santé mentale car ils ont un accès limité à des services de santé de qualité au sein de leurs écoles. Les adolescentes font face à des menaces supplémentaires. Le Limpopo est la 2ème province qui enregistre le taux de naissances vivantes le plus élevé chez les adolescentes (14,4%). Une grande partie des enfants font plus de trente minutes de marche pour venir à l’école. Ces trajets comportent des risques très importants d’agressions et d’accidents. L’étude réalisée en amont de ce projet montre que les principales causes de décès chez les 6-18 ans sont des blessures, accidentelles ou non.
Il existe en Afrique du Sud une politique intégrée de santé scolaire, (ISHP) mais sa mise en œuvre peine à se mettre en place efficacement par manque d’intégration, d’harmonisation et de coordination du leadership des structures étatiques.
Entre 2018 et 2021, la DCI a soutenu la première phase du projet « santé scolaire » mis en œuvre par l’ONG africaine AMREF dans deux districts de la province (Sekhukhune et Vhembe). Une étude de terrain approfondie, financée par la DCI a été réalisée en 2023 et valide l’intérêt et la faisabilité d’un passage à l’échelle du projet sur l’ensemble des 5 districts qui composent la province du Limpopo. Les résultats de l’étude ont démontré que les politiques de santé scolaire devraient être mis en place par trois départements, le département de la santé, le département de l’éducation de base et le département du développement social. Pourtant, à tous les échelons administratifs, ces trois organes travaillent en silos réduisant ainsi de manière très importante l’impact réel que les politiques de santé scolaire (ISHP) ont sur les populations.
Cette nouvelle phase permettra de renforcer les capacités des instances de l’ISHP au niveau de la province et des 5 districts du Limpopo (Waterberg, Sekhukhune, Mopani, Vhembe et Capricorn) ainsi que les acteurs clés compétents des établissements de soins de santé primaires, les écoles, les infirmières et les communautés. Le projet propose de créer un cadre adéquat pour l’application de la politique de santé scolaire intégrée en établissant une vision stratégique forte, pour guider la mise en œuvre sur le terrain. En intervenant aux différents échelons administratifs (Province, district, localités), le projet propose d’accompagner les synergies et de poser les bases des organes pour une gouvernance efficace et efficiente. Il vise l’appropriation par l’ISHP de cette approche, à tous les échelons y compris dans les écoles, pour assurer la mise en place de la politique auprès de chaque enfant du Limpopo. AMREF Health AFRICA en France, partenaire de la DCI, est la seule organisation internationale agissant en faveur de la santé scolaire au Limpopo. Ce projet est également co-financé par l’Agence Française de Développement à hauteur de 60%.
Bénéficiaires
Bénéficiaires directs :
5 équipes de soutien de district formées (200 personnes) ; 900 acteurs communautaires sensibilisés; 100 écoles sensibilisées ; 400 éducateurs et infirmiers formés ; 200 membres des équipes de soutien en milieu scolaire formés ; 180 agents de soutien formés ; 400 éducateurs pairs formés (champions) ; 15 membres de l’équipe de travail provinciale formés ; 75 membres des équipes de travail des districts formés ; 3 conseillers techniques recrutés et déployés au sein des 3 ministères décentralisés (santé, éducation de base et développement social) et 150 personnes qui assistent à une conférence nationale sur la santé.
Bénéficiaires indirects :
815.00 apprenants dépistés ; 2.500 personnel scolaire ; 5.500 responsables gouvernementaux (niveau provinces, districts, écoles et établissements de soin santé primaire ) ; 760.000 parent/familles des élèves des écoles ciblés et 3.650 écoles non-ciblés
Objectif général du projet
Contribuer à l’amélioration de la santé des enfants scolarisés dans la province du Limpopo par le renforcement de la politique intégrée de santé scolaire (ISHP).
Objectifs spécifiques
- Améliorer l’offre et l’accès aux services de santé pour les écoliers du Limpopo ;
- Contribuer à la mise en œuvre efficace d’une politique d’éducation et de promotion de la santé scolaire clairement définie pour la province du Limpopo et des districts qui la composent.
Résultats attendus
- Les acteurs communautaires sont mobilisés pour l’amélioration de la santé scolaire ;
- Les jeunes scolarisés dans les écoles cibles ont un meilleur accès à des services de qualité en matière de santé scolaire ;
- Les équipes de travail provinciales et de district ont une meilleure connaissance de leur rôle et mandat concernant la mise en place de l’ISHP ;
- Les autorités décentralisées du Limpopo ont amélioré leur capacité de gestion et de suivi des activités de santé scolaire et se sont pleinement appropriées le contenu de l’ISHP.