Amélioration des conditions d’hygiène et promotion de la santé menstruelle, la santé sexuelle et reproductive des jeunes filles et femmes en province de Makamba

Domaine d'intervention
SANTÉ
Partenaire
Amade
Dates
Du 01 février 2024 au 30 avril 2025
Financement
50 000 €
Horaires d'ouverture

Contexte et problématique

Près de 500 millions de filles et de femmes dans le monde sont en situation de précarité menstruelle en raison de faibles revenus (Plan International). A cela s’ajoutent les difficultés d’accès à l’eau, aux installations sanitaires, aux produits d’hygiène comme obstacles à la progression des droits des filles et des femmes à la santé et l’hygiène. Dans le monde, près d’une école sur 4 ne dispose d’aucun sanitaire (Unicef) et une école sur 3 ne dispose pas de toilettes adéquates pour que les jeunes filles soient en mesure de gérer leurs menstruations.  
Le manque d’infrastructures ou la qualité et l’entretien des infrastructures existantes impacte la scolarité des jeunes filles : 1 jeune fille sur 10 en Afrique subsaharienne manque en effet l’école pendant son cycle menstruel, représentant 20% à l’échelle de l’année scolaire (UNESCO).

Au Burundi, 80 % des femmes n’ont pas les moyens de s’approvisionner régulièrement en serviettes hygiéniques et sous-vêtements. Le manque d’accès aux protections hygiéniques constitue par ailleurs l’une des principales causes d’abandon de l’école pour les jeunes burundaises. A cela s’ajoutent des conditions d’hygiène désastreuses dans de nombreuses écoles du pays, où l’accès à l’eau et aux toilettes sont souvent limités. En matière d’accès à l’information, les sujets relatifs à la sexualité restent tabous dans les familles burundaises et ne sont généralement pas davantage traités en milieu scolaire.

Si près de 90 % des jeunes filles sont inscrites en première année de cycle primaire, elles ne sont plus que 60 % à l’âge de 13 ans, âge moyen d’apparition des premières menstruations. Beaucoup de jeunes filles préfèrent rester à la maison plutôt que d'aller à l'école et manquent en moyenne quatre jours de classe chaque mois. Elles accumulent le retard dans les cours, échouent aux tests, se découragent et, bien trop souvent, abandonnent les études. Les conséquences dues à ces abandons sont dévastatrices : mariages et grossesses précoces, ainsi que possibilités de carrière limitées. Cela perpétue le cycle de la pauvreté pour les filles et leurs familles.

Dans le cadre du programme « Dignité pour les femmes » porté par l’AMADE, celle-ci s’est associée à l’ONG burundaise SaCoDé (Association pour la Promotion de la Santé des Communautés pour le Développement) en vue d’améliorer l’accès à l’hygiène menstruelle.

Le manque d’informations, et donc de connaissances, autour des menstrues alimentent les mythes (durant la période de menstruation les jeunes et femmes ne doivent pas traverser la rivière, traire les vaches, passer dans des champs de tomates, aubergines, choux…) et tabous contribuant à stigmatiser, dans la plupart des sociétés et plus particulièrement dans la société burundaise, les jeunes filles et femmes et les restreindre dans leur quotidien. Les menstruations sont en effet associées à de sévères limitations sociales, alors que l’adolescence masculine est valorisée, associée à des concepts positifs de croissance, puissance et virilité, accentuant ainsi les inégalités de genre qui perdurent à l’âge adulte. Aux facteurs relatifs à l’accès aux infrastructures et à l’information s’ajoutent celui de l’accès aux protections hygiéniques.

En vue de développer l’accès à l’information et l’accès aux protections hygiéniques, l’AMADE et SaCoDé ont identifié l’opportunité de déployer le dispositif d’accompagnement en province de Makamba en augmentant les capacités de production locales de protections intimes, améliorant les connaissances des communautés, en particulier les jeunes filles, à la santé menstruelle, sexuelle et reproductive, et en permettant au plus grand nombre, notamment les jeunes filles vulnérables, d’accéder aux serviettes hygiéniques lavables et réutilisables et d’améliorer leur hygiène menstruelle.

Bénéficiaires

Bénéficiaires directs :

  • 60 membres des comités de gestion des écoles (CGE) ;
  • 10.000 collégiennes vulnérables ;
  • 3.600 femmes membres de 120 Associations villageoises d’épargne et crédit (AVEC).

Bénéficiaires indirects :

  • 30.000 collégiens dans les 20 écoles cibles de Makamba (avec une moyenne de 1.500 élèves par école) ;
  • 26.440 filles et femmes membres des familles des membres des AVEC ;
  • L’ensemble des femmes et filles de la province Makamba qui seront éduquées et sensibilisées à travers la radio communautaire. 

Objectif général du projet

Améliorer la santé menstruelle, sexuelle et reproductive des collégiennes et des jeunes femmes de la province de Makamba.

Objectifs spécifiques

  • Augmenter les capacités de production locales de protections intimes ;
  • Améliorer les connaissances des communautés, en particulier les jeunes filles, à la santé menstruelle, sexuelle et reproductive ;
  • Permettre au plus grand nombre, notamment les jeunes filles vulnérables, d’accéder aux serviettes hygiéniques lavables et réutilisables et d’améliorer leur hygiène menstruelle.

Résultats attendus

  • Une unité de production d’une capacité de production de 32.000 paquets de serviette par an est ouverte dans la province de Makamba ;
  • 20 jeunes filles vulnérables deviennent autonomes grâce à l’accès à l’emploi de couturières dans l’unité de production de serviettes hygiéniques ;
  • 30 000 collégiens et 3 600 membres des associations villageoises d’épargne et de crédit acquièrent les connaissances en matière de santé à l’hygiène menstruelle (SHM) et santé sexuelle et reproductive (SSR) ;
  • 10 000 collégiennes ont accès gratuitement aux serviettes hygiéniques, lavables et réutilisables ;
  • 22 000 paquets de serviettes par an sont vendus auprès des membres des associations villageoises, ONG locales et internationales et particuliers.