Renforcement des dispositifs de santé et protection sociale au Burkina Faso et à Madagascar

Le Burkina Faso et Madagascar font partie des pays les moins avancés, prioritaires de la Coopération Monégasque pour lesquels un Accord Cadre de Coopération a été signé avec le Gouvernement Princier et renouvelé respectivement en 2016 et en 2022. Dans ces deux pays, la majorité de la population évolue dans le secteur informel[1] et est exclue de toute couverture santé, induisant des retards et des renoncements aux soins. Ces délais ont un impact direct sur la morbidité et la mortalité des populations et créent de surcroit, un appauvrissement des ménages en cas de problème de santé.

La protection sociale fait partie des enjeux du Développement, inscrite à l’Agenda 2030 (ODD1 et 3), notamment à travers la Couverture Santé Universelle (CSU), pour laquelle Madagascar et le Burkina Faso se sont engagés respectivement depuis 2014 et 2015. Face aux défis que rencontrent ces pays pour financer la santé (le budget de l’Etat alloué à la santé est en moyenne inférieurà 9% au Burkina Faso et inférieur à  7% à Madagascar) et mettre en place la CSU, les mutuelles de santé s'inscrivent comme l’un des dispositifs permettant la protection sociale actuellement. 

Afin d’offrir un dispositif de protection sociale aux ménages défavorisés, l’ONG française ATIA a ainsi créé les mutuelles AFAFi à Madagascar (2007) et TOND LAAFI au Burkina Faso (2018) qu’elle accompagne vers l’autonomie depuis lors, forte de son expérience acquise en renforcement des capacités locales (ex : en Inde, 5 mutuelles créées par ATIA sont maintenant autonomes). Le modèle innovant de mutuelle de santé d’ATIA intégre un accompagnement socio-médical des bénéficiaires peu habitués à prévoir les chocs, et couvre à ce jour près de 40.000 personnes à Madagascar et 30.000 personnes au Burkina Faso, réduisant les délais de recours aux soins et favorisant une prise en charge médicale de plus grande qualité. Ces mutuelles nécessitent toutefois d’être techniquement robustes afin d’une part de fournir des services de qualité à leurs bénéficiaires et d’autre part, de pouvoir être autonomes et pérenniser leurs services pour l’opérationnalisation de la CSU dans leur pays. Outre les appuis directs de la DCI dont bénéficient AFAF’i (via le Projet « Mise en place de la CSU sur l’île de Sainte Marie » à Madagascar) et TOND LAAFI (via le projet « Création d’un Dispositif de Santé et Protection Sociale (DSPS) pour les familles vulnérables au Burkina Faso et validation du modèle à travers une recherche-action ») pour l’opérationnalisation de la prise en charge, ce projet permettra l’autonomisation de ces deux mutuelles ainsi qu’une capitalisation du modèle qui sera utile pour nourrir les réflexions des deux pays en matière de CSU.  

ATIA fait partie des partenaires privilégiés de la DCI avec lesquels un Protocole d’Entente a été signé le 12 juillet 2022 par Mme Isabelle BERRO-AMADEÏ, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération,.

Ce projet s'inscrit dans les objectifs du Plan stratégique 2022-2024 de la DCI, notamment  l’axe 3 de la stratégie santé de la DCI « Renforcement des capacités des acteurs de santé », et l’orientation n°10 de localisation de l’Aide « Renforcement des acteurs locaux »

Il contribuera aux cibles ODD n°3.8 « Faire en sorte que chacun bénéficie d ’une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable »; ODD n°1.3 « Mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, adaptés au contexte national, y compris des socles de protection sociale, et faire en sorte que, d’ici à 2030, une part importante des pauvres et des personnes vulnérables en bénéficient » et ODD n°17.9 : « Apporter, à l’échelon international, un soutien accru pour assurer le renforcement efficace et ciblé des capacités des pays en développement et appuyer ainsi les plans nationaux visant à atteindre tous les objectifs de développement durable, notamment dans le cadre de la coopération Nord-Sud et Sud-Sud et de la coopération triangulaire ».

[1] 98% des jeunes en Afrique sub-saharienne d’après le Bureau International du Travail en 2018

Bénéficiaires directs : 

• 2 mutuelles de santé locales : AFAFi (Madagascar) et TOND LAAFI (Burkina Faso) soit 100 personnes employées localement (dont 64 femmes).

Bénéficiaires indirects :

• 70.000 personnes vulnérables, bénéficiaires d’AFAFi ou TOND LAAFI ;
• Ministère de la Santé à Madagascar et Ministère du travail, de la fonction publique et de la protection sociale au Burkina Faso.

Renforcer l’accès à une couverture santé des populations vulnérables au Burkina Faso et à Madagascar à travers des mutuelles autonomes.

Renforcer les capacités des mutuelles de santé partenaires d’ATIA au Burkina Faso et à Madagascar.

• Les équipes cadres des 2 mutuelles montent en compétences ;
• ATIA nourrit et diffuse la capitalisation sur son modèle de mutuelle de santé.