Renforcer l’offre de continuum de services dans la riposte au VIH dans les régions Analamanga et Atsimo Andrefana

Premier domaine d’intervention de la coopération monégasque sur l’ensemble de ses pays d’intervention ainsi qu’à Madagascar, le secteur de la santé fait l’objet d’un Accord cadre sectoriel de coopération avec le Gouvernement de la République de Madagascar signé en 2016, en cours de renouvellement.

Sur la Grande île, il est estimé que moins de 25% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) connaissent leur statut sérologique. Parmi la population âgée de 15 à 24 ans, seuls 24 % sont sensibilisés à la prévention du VIH. La pandémie de Covid-19 a été à l’origine de nombreux dysfonctionnements dans les prestations de soins, en particulier pour l’infection à VIH et pourrait se traduire par une augmentation de l’incidence et de la morbidité de cette maladie. Selon le Secrétaire Exécutif du Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS), Rasoanarivo Jasminah, dans son discours lors de la commémoration de la Journée Mondiale du Sida, le 1^er décembre 2021 : « Il y a une nouvelle découverte selon les nouvelles infections, c’est-à-dire que les personnes dépistées positives sont de plus en plus jeunes et on constate qu’elles sont plutôt issues de la population passerelle. Ça nous alerte vraiment puisque cela nous dit que l’épidémie est en train de faire un mouvement vers la population passerelle ». 

La situation de grande précarité post covid risque de contraindre certaines travailleuses du sexe à reprendre leur activité dans un contexte de résignation renforcé. Les PVVIH, déjà marginalisées ou victimes de stigmatisation et de discrimination, ne sont malheureusement pas considérées comme vulnérables au sein de la communauté, et ne bénéficient pas encore d’appuis spécifiques prioritaires pour les dons issus des filets sociaux. Elles reçoivent gratuitement un traitement antirétroviral financé par le gouvernement, mais actuellement, de nombreuses PVVIH ont des difficultés à payer leurs autres dépenses de santé et à suivre correctement leur propre protocole thérapeutique. Des cas de rupture de l’observance médicamenteuse aux anti-rétroviraux et des cas de perdus de vue sont signalés. Le risque de contamination de nouvelles personnes constitue une réelle préoccupation pour les responsables de santé publique.

En 2021, les cas séropositifs dépistés auprès du dispensaire SISAL à Antananarivo étaient en augmentation. Le manque de données épidémiologiques ne permet pas d’obtenir une photographie claire et précise de la situation et de l’évolution du VIH à Madagascar. Cependant, Madagascar est peut-être plus proche d'un tournant vers une épidémie à forte prévalence avec des conséquences graves, en particulier si l'on prend en compte sa fragilité socio-économique et ses vulnérabilités sous-jacentes.

Aussi, l’association malgache SISAL vise à renforcer ses activités de lutte contre les IST et le VIH–SIDA afin d’atteindre plus de personnes à risques par des activités de sensibilisation, en renforçant la communication sur les moyens de prévention de la transmission du VIH, l’intérêt de connaître leur statut sérologique et d’améliorer la fréquentation des centres de dépistage.

Une optimisation des activités de prise en charge intégrale des PVVIH ayant un impact réel sur leurs familles sera développée durant toute la durée du projet afin de pouvoir améliorer leur qualité de vie tout en les préparant à être résilientes aux chocs socioéconomiques.

SISAL est soutenu depuis de nombreuses années au travers d’un partenariat avec Fight Aids Monaco, sur financement de la Coopération de Monaco. Le départ de leur principal financeur il y a quelques années et de leur Coordinateur National les a mis dans une situation difficile les obligeant à limiter, voire arrêter, certaines activités alors même que le dispensaire de la capitale recevait une reconnaissance en tant que centre de référence. Un accompagnement par Steps Consulting Social en 2021 leur a permis de recruter un Coordinateur National, de redynamiser les organes de gouvernance, d’organiser un atelier de réflexion sur leur stratégie d’action et de rédiger une proposition de projet pour un appui financier supplémentaire, objet de cette convention, visant à remettre à niveau les équipements, les locaux, les salaires, à reprendre les activités mises de côté et pourtant nécessaires pour les PVVIH et à travailler sur les partenariats, la mise en réseau, la création de consortia et la diversification des sources de financement. 

• 430 PVVIH sous antirétroviraux pris en charge, dont 10 PVVIH en formations techniques puis appui financier pour le démarrage de leurs projets économiques ;
• 10 000 personnes exposées aux risques d’infection sexuellement transmissibles sensibilisées ;
• 14 personnels d’accompagnement de l’association SISAL et 15 éducateurs pairs.

Intensifier l’accès des populations clés les plus à risque aux services de prévention et de prise en charge des IST/VIH à Madagascar.

1. Améliorer la bonne gouvernance de l’association SISAL ;
2. Renforcer l’offre de continuum de services médicosociaux dans la riposte au VIH dans les deux régions ;
3. Renforcer les partenariats avec les acteurs de la riposte au VIH.

• La politique et les dispositions administratives, comptables et technique définies par le CA sont appliquées, le personnel a renforcé ses capacités  et le plan de travail est réalisé au moins à 90% ;
• 95% des personnes les plus à risque sont vues en consultation médicale et se font dépister et 100% des PVVIH suivent le protocole de traitement et bénéficient d’un accompagnement psycho-social ;
• 10 PVVIH ont renforcé leurs capacités et disposent de sources de revenus complémentaires et/ou alternatives ;
• SISAL est représentée dans les différentes enceintes de concertation entre acteurs du secteur, ses actions de sensibilisation et de plaidoyer en faveur des droits des PVVIH sont renforcées et des partenariats et consortia sont développés: