Renforcement des systèmes alimentaires de 650 ménages à travers la valorisation des champs écoles agricoles en milieu scolaire au Centre du Mali

Contexte et problématique

Au Mali, la malnutrition est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. 15% des enfants naissent avec un petit poids de naissance traduisant un début de malnutrition tôt dans la vie (ENSAN 2020). De plus, l’enquête nutritionnelle (SMART) de 2022 révèle une prévalence de la malnutrition aigue globale au niveau national de 10,8% et une prévalence de la malnutrition aigue sévère de 2,1%, dépassant le seuil d’urgence de 2% de l’OMS. La prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) chez les enfants âgés de 6 à 59 mois est estimée à 7,2%, dont 1,3 % sous forme sévère.

Par ailleurs, environ 78% de la population vit en milieu rural en pratiquant l’agriculture, l’élevage et la pêche, avec plus de 70% de la production alimentaire assurés par les femmes. Si ce rôle important que jouent les femmes au sein de la communauté est reconnu, leur situation reste précaire. Elles participent activement dans l’exploitation mais ont peu de contrôle sur les revenus des ménages. Malgré leur faible accès aux actifs de production ainsi qu’au contrôle et à la gestion des ressources, les revenus obtenus par les femmes sont essentiellement utilisés pour l’alimentation, la scolarisation et les soins de santé des enfants. Elles sont les garantes de la sécurité alimentaire de leur famille et de leur communauté. L’amélioration du statut nutritionnel des enfants des ménages passe nécessairement par l’amélioration du statut social et économique des femmes au sein de leur foyer et de leur communauté. C’est fort de ce constat que la FAO accompagne le Gouvernement malien dans l’atteinte de ses objectifs, en particulier de l’ODD2 "Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable."

Ainsi, depuis 2018, avec l’appui financier du Gouvernement de la Principauté de Monaco, la FAO a initié une dynamique d’autonomisation des femmes dans le monde agricole à travers deux projets portant sur la période 2016-2018 et 2020-2022 (signé par M. Laurent Anselmi à l’occasion de sa visite de travail au Mali en février 2020), tous deux dans la région de Mopti. L’approche champ école développé par la FAO qui permet d’innover la production en favorisant la diversification et la productivité agricole par l’adoption de pratiques bio respectueuses de l’environnement a connu un véritable engouement auprès des femmes et elles ont souhaité bénéficier de l’accompagnement de la FAO pour accroitre leur niveau d’autonomisation. C’est ainsi que le présent projet a été conçu. Il s’appuiera sur les résultats déjà obtenus (infrastructures fonctionnelles , adoption de bonnes pratiques agricoles et nutritionnelles, existence d’un dispositif autogéré de financement des activités des bénéficiaires …) en les consolidant et en les élargissant aux écoles à travers la création de 22 Champs Ecoles Agro Pastoral et, à une autre région, Ségou.

Bénéficiaires

650 ménages (550 ménages agricole/piscicoles dont 65 jeunes et 485 femmes et et 100 ménages pastoraux dont 25 jeunes et 75 femmes) soit environ 3.900 personnes ;
Au moins 2.500 enfants scolarisés et 30 enseignants (6 enseignants par école) dans 5 écoles (1 école par périmètre maraicher) .

Objectif général

Contribuer à l’amélioration des systèmes alimentaires de 650 ménages et de 2.500 écoliers au Centre du Mali.

Objectif spécifique

Apporter une assistance technique à 650 ménages femmes et jeunes vulnérables dans les Régions de Mopti et Ségou en renforçant leur capacité de production par la création d’actifs de production et de valorisation nutritionnelle en milieu scolaire.

Résultats attendus

Les 650 ménages bénéficiaires adoptent une agriculture sensible à la nutrition à travers la mise en œuvre des champs écoles agricoles en collaboration avec des établissements scolaires :

Des infrastructures de production d’aliments riches en micronutriments sont réhabilitées ou créées ;
Les capacités de 550 ménages sont renforcées dans le domaine de la production maraîchère ;
Les capacités de 100 ménages sont renforcées dans le domaine de l’embouche de petits ruminants (ovins) ;
Les capacités des bénéficiaires sont renforcées pour la promotion et l’application de bonnes pratiques nutritionnelles et protection de l’environnement en milieu scolaire ;
Les capacités de 650 ménages sont renforcées à la vie associative villageoise d’épargne et de crédit ;
Les acquis du projet sont capitalisés et diffusés auprès des différents acteurs intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.