Nariindu 4 : Promouvoir le lait des petits producteurs au Sahel

Domaine d'intervention
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Partenaire
Institut de Recherches et d'Application des Méthodes de développement (IRAM)
Pays
Dates
Du 01 juin 2023 au 31 mai 2026
Financement
300 000 €
Horaires d'ouverture

Contexte et problématique

La République du Niger et la Principauté de Monaco entretiennent de forts liens d’amitié matérialisés par la signature d’un Accord-Cadre de coopération le 21 mars 2019 qui mentionne la sécurité alimentaire comme l’une des priorités de coopération entre les deux pays. La visite de Mme. BERRO-AMADEÏ en mars 2023 a permis de renouveler le partenariat entre les deux pays et de visiter plusieurs projets dont celui mis en œuvre par l’IRAM en partenariat avec l’ONG Karkara sur la structuration de la filière laitière.

L’élevage occupe une place déterminante au Niger, dernier pays à l’IDH,  en termes d’emploi, de revenu des ménages ruraux et de sécurité alimentaire. La demande en lait des consommateurs urbains est en constante augmentation, mais elle est essentiellement satisfaite par des importations. Il existe néanmoins des systèmes d’élevages périurbains dynamiques ainsi qu’un secteur de transformation laitière important à Niamey. Les unités laitières industrielles restent, pour la majorité, peu intéressées par le lait local, quand la poudre importée présente une compétitivité supérieure à celle du lait local, qu’ils peinent globalement à trouver en quantité et en qualité. Une meilleure organisation de tous les maillons de la filière et des mesures de politique publique sont donc nécessaires pour permettre sa structuration et sa pérennisation.

Le gouvernement a défini sa Stratégie de développement durable de l’élevage (2012-2035) dans lequel la filière laitière est une des priorités et son développement s’inscrit dans le programme national « les Nigériens Nourrissent les Nigériens ». La CEDEAO s’est également dotée en 2020 d’une stratégie régionale pour la promotion des chaînes de valeur du lait local en Afrique de l’Ouest (« Offensive Lait »), confirmant le soutien des autorités régionales. En parallèle, la société civile et les organisations paysannes régionales se mobilisent à l’international afin de promouvoir et de défendre le lait local dans la région, dans le cadre de l’initiative « Mon lait est local ».

Pour répondre à certaines des problématiques, les phases précédentes du projet Nariindu, financé depuis 2017 par la Direction de la Coopération Internationale (3 phases), ont testé un modèle de mise en marché du lait local, à travers l’implantation de centres de collecte (CDC) de lait gérés par des Unions d’éleveurs. Les phases précédentes de Nariindu ont permis : de mettre au point le modèle de CDC paysan multiservices, d’organiser les éleveurs et éleveuses, de développer divers partenariats avec l’aval (filières industrielles et artisanales) et ainsi d’augmenter et régulariser l’offre de lait local. Toutefois, la situation de crise aigüe multifactorielle (covid, insécurité, inflation des produits alimentaires) des dernières années a remis en question certains acquis, et il s’agira désormais d’œuvrer pour le rétablissement d’une production laitière stable pour approvisionner les CDC. Il s’agira également d’accentuer l’effort de pérennisation des centres, notamment la gestion et la gouvernance. Les appuis transversaux en faveur de l’équité femme-homme se poursuivront. La précédente phase ayant largement soutenu les UTL dans la mise en place de leurs produits 100% lait local (avec des appuis aux investissements), cette phase sera concentrée sur les capacités de commercialisation et de distribution des UTL artisanales de Niamey, afin que les débouchés en produits laitiers locaux de qualité soient sécurisés. Enfin, le projet poursuivra son travail en faveur du partage de connaissances et d’expériences sur la filière et en contribuant aux actions de plaidoyer.

Bénéficiaires

Bénéficiaires directs :

  • 1.500 petits éleveurs, 40 coopératives d’éleveurs de base, membres des Unions, Unions de Hamdallaye, Kollo et Namaro, 35 coopérative féminines et leurs 940 membres, une quinzaine d’UTL industrielles et artisanales partenaires (appui-conseil, appui à équipement et aux campagnes promotionnelles).

Bénéficiaires indirects :

  • 39 collecteurs privés, auxiliaires d’élevage, consommateurs urbains, ensemble des acteurs de la filière lait à travers la Plateforme innovation lait et l’interprofession ANFILAIT. 

Objectif général

Contribuer au développement d’une filière « lait local » périurbaine durable au Niger.

Objectifs spécifiques

  • Renforcer les éleveurs et leurs organisations coopératives au profit de la structuration en amont de la filière lait local et du revenu des éleveurs ;
  • Augmenter la pénétration du lait local sur le marché au travers des partenariats commerciaux équilibrés et une consolidation du maillon de la distribution des produits laitiers à base de lait local ;
  • Renforcer la gestion concertée de la filière lait local et encourager les partages d’expériences.

Résultats attendus

  • Les éleveurs et éleveuses ont accès aux services et intrants nécessaires à la sécurisation de la production laitière ;
  • Les éleveuses ont accès à des opportunités d’activités alternatives ;
  • Les Unions de coopératives renforcent leur modèle d’affaires et de gouvernance dans une perspective de pérennité des centres de collecte et des banques d’aliments du bétail  ;
  • Les débouchés pour le lait des centres de collecte sont augmentés et sécurisés par des partenariats entre les Centres de Collecte et des Unités de Transformation Laitières industrielles et artisanales, ainsi que par la structuration des réseaux de distribution et la promotion auprès des consommateurs ;
  • La gestion concertée de la filière lait local est renforcée par un partage et et la capitalisation des connaissances et expériences, et leur mise en débat.