Projet d'appui à la résilience des populations de trois communes (Tchaké, Attantané, Meyreyrey) face aux effets conjugués de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté dans le département de Mayahi (Phase 3)

Domaine d'intervention
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Partenaire
Action Contre la Faim Espagne
Pays
Dates
Du 01 juin 2024 au 31 mai 2027
Financement
300 000 €
Horaires d'ouverture

Contexte et problématique

Le Niger, classé parmi les Pays les Moins Avancés (PMA), occupait toujours la 189ème place sur 193 pays de l’indice de développement humain en 2022, avec un taux d'extrême pauvreté atteignant 52% en 2023. Les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA consécutives au coup d’État de juillet 2023 ont eu des répercussions majeures, notamment la fermeture des frontières, affectant les chaînes d'approvisionnement et entraînant une inflation accrue.

Depuis 2018, la région de Maradi fait face à une insécurité alimentaire chronique touchant 23% de sa population, incluant le département de Mayahi, zone d’intervention du projet. Des enquêtes menées en octobre 2023 dans ce département ont révélé une précarité généralisée, avec 33,2% des ménages vivant dans la pauvreté, 17.4% avec une diminution des superficies cultivées et 23,4% de la population adoptant des stratégies d'urgence. De plus, la campagne agricole 2023 a enregistré un déficit céréalier de 7%.

Dans ce contexte et dans le cadre du renforcement de la résilience des populations de Mayahi, Action contre la faim Espagne a mis en œuvre avec l’appui de la DCI une première phase du projet (2018-2020), pour lutter contre l’insécurité nutritionnelle dans trois communes rurales.

Le projet a contribué à améliorer la sécurité alimentaire des ménages à travers l’augmentation des productions agricoles pluviales, la promotion du maraîchage ainsi que l’accroissement de leurs revenus. Selon l’enquête de fin de projet (décembre 2020), 87,20% des ménages ont pu améliorer leur diversification alimentaire.

La seconde phase (2021-2023) a permis de consolider les acquis de la première phase à travers la poursuite des champs écoles, du maraichage pluvial et de l’agroécologie, de structurer les producteurs/productrices (mise en place de nouveaux groupements, de trois unions communales et d’une fédération, du renforcement de capacités des leaders paysans) mais aussi de développer les initiatives locales (stocks sociaux, champs communautaires, warrantage sur fonds propres, Banques Céréalières sur fonds propres).

Cette troisième phase vise à renforcer la résilience de 1.350 ménages tout en consolidant les acquis des deux phases précédentes. Tout comme pour ses phases précédentes, le projet contribuera à l’amélioration de la sécurité nutritionnelle des populations vulnérables du département de Mayahi à travers un renforcement de leurs capacités de résilience face aux chocs structurels et conjoncturels.

Cette 3ème phase permettra de stabiliser la production à travers un appui-conseil de proximité, de renforcer la structuration entamée en deuxième phase à travers des actions de renforcement de capacités, de créer des infrastructures de commercialisation en faveur de ces structures, et de développer les initiatives locales afin de rendre les structures paysannes bénéficiaires autonomes et capables de satisfaire les besoins de leurs membres en fin d’action. Cette troisième phase sera également mise à profit pour identifier, incuber accompagner des jeunes (femmes et hommes) porteurs de projet afin de rendre possible l’entreprenariat agricole dans la zone. Ainsi, la stratégie de sortie portera sur l’opérationnalisation des structures paysannes, la stabilisation du niveau de production agricole, la poursuite des initiatives locales et la capitalisation des expériences remarquables.

La poursuite s’intègre dans la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (2017-2025) du Niger, ainsi que l’Initiative 3N, et vise à atteindre l’ODD 2 : éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable. Le projet présente par ailleurs un co-bénéfice climat, contribuant à une meilleure adaptation des populations aux changements climatiques et à la transition agroécologique.

Bénéficiaires

Bénéficiaires indirects : 9.450 personnes

  • 1.350 chefs de ménages (9450 personnes) d’agriculteurs/trices pauvres et très pauvres, issus des communes de Meyreyrey, Tchaké et Attantané (département de Mayahi) ;
  • 3 unions communales regroupant 45 groupements paysans.

Bénéficiaires indirects : 84.000 personnes

  • les membres des différents groupes qui bénéficieront d'un appui des groupements bénéficiaires ;
  • les clients des ménages bénéficiant de l’appui aux chaines de valeurs niébé et moringa ;
  • les éleveurs qui seront touchés par les auxiliaires para vétérinaires ;
  • les producteurs/productrices agricoles qui seront touchés par les paysans vulgarisateurs.

Objectif général du projet

Contribuer à l’amélioration de la sécurité nutritionnelle des populations vulnérables du département de Mayahi à travers un renforcement de leurs capacités de résilience face aux chocs structurels et conjoncturels.

Objectifs spécifiques

  1. Renforcer les moyens d’existence des populations vulnérables du département de Mayahi ;
  2. Renforcer les dispositifs de suivi de vulnérabilité dans le département de Mayahi.

Résultats attendus

  • Les productions agricoles et pastorales sont accrues et adaptées au changement climatique vers une transition agroécologique ;
  • Les populations bénéficiaires sont davantage structurées en fédérations, unions et groupements fonctionnels ;
  • Les revenus des ménages bénéficiaires se sont améliorés ;
  • Les dispositifs de suivi de la vulnérabilité au sein des différentes communes sont rendus opérationnels.