Projet de renforcement de la résilience des populations de la région de Zinder – Phase II
Contexte et problématique
Le Niger (dernier pays à l’Indice de Développement Humain – 189ème/189) compte une population de 23 millions d’habitants qui disposent d’un revenu moyen par habitant de 400 dollars par an (pauvreté de 45%). Plus de 80% de la population vit en zone rurale, le secteur agropastoral constituant la principale source d’emplois et de revenus. Le pays est particulièrement vulnérable aux changements climatiques : les sécheresses fréquentes et les périodes de soudure de mai à septembre sont à l’origine d’une insécurité alimentaire récurrente.
Selon l’OCHA, en 2022, 3,6 millions de personnes (soit 15% de la population nigérienne) ont besoin d'une assistance humanitaire. La région de Zinder, région du projet, est parmi les plus affectées, avec une estimation de 358 274 personnes en situation de crise d’insécurité alimentaire pendant l’actuelle période de soudure (Juin-Août 2022) selon les projections du Cadre Harmonisé (novembre 2021).
Les résultats de l'enquête SMART 2021 montrent une situation nutritionnelle dégradée dans l’ensemble du pays avec une tendance quasi similaire à 2020 : 12,5% de prévalence MAG en 2021 dont 2,7% concerne la Malnutrition Aiguë Sévère (MAS). Ces prévalences restent encore très élevées dans la région de Zinder avec une MAG à 14.3% dont 3,7% de MAS.
Le Niger dispose de mécanismes pour prévoir, réduire et répondre aux risques en cas de catastrophes. Les stocks de sécurité alimentaire de l'État sont alors mobilisés, et des mécanismes régionaux et l’intervention humanitaire internationale se structurent autour du problématique des crises aiguës. Ces mécanismes centralisés par l’Etat souffrent cependant d'une difficulté dans l'opérationnalisation de leurs actions au niveau communautaire et ne suffisent pas à répondre aux crises aiguës. Déjà renforcés dans le cadre de la 1ère phase financée par le Gouvernement Princier entre 2019 et 2021, ces mécanismes seront perrenisés et opérationnalisés à travers un renforcement de capacités et un transfert de compétences à la Croix-Rouge nigérienne et aux services déconcentrés de l’Etat dans la préparation de l’aléa sécheresse pour les populations pastorales et agropastorales. A terme, le projet permettra le renforcement/l’extension des approches communautaires de résilience des populations.
Le projet contribue à renforcer le DNPGCA (Dispositif National de Prévention et Gestion des Crises Alimentaires), partenaire de la DCI, et est en synergie avec les interventions des institutions comme la FAO, le PAM, l’OCHA dans le domaine des actions anticipatoires et, avec celles d’ONG appuyant la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les Systèmes Communautaires d'Alerte Précoce et de Réponse aux Urgences et les Banques Céréalières dans la région de Zinder.
Le projet s’aligne sur les politiques publiques du Niger mises en place pour renforcer la sécurité alimentaire/nutritionnelle et le développement agricole, notamment l’Initiative « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » (3N). Il s’inscrit dans la stratégie de la Coopération de Monaco au Niger en matière de sécurité alimentaire/nutrition avec les autorités, matérialisée par un Accord-Cadre de coopération signé le 23 mars 2019 entre le Gouvernement Princier et la République du Niger.
Ce projet vient en complément du projet financé par la Coopération britannique FCDO via un accord de partenariat avec la Croix-Rouge Britannique qui vise à mettre à l’échelle le FbF (Forecast based Financing/financement basé sur les prévisions) sécheresse pour la zone pastorale de la région Zinder et à renforcer la capacité de la CRN dans la Gestion des Risques et Catastrophes.
Bénéficiaires
Bénéficiaires directs :
- 280 membres de la Croix-Rouge nigérienne, 160 gestionnaires de Banques Céréalières, 40 membres des organisations de Gestion des Risques de Catastrophes ;
- 1.200 membres Clubs des Mères ;
- 65.000 personnes touchées par les activités de communication / sensibilisation et ayant accès à de plus grandes quantités d'aliments vendus à prix modéré par les BC ;
- 10.000 personnes (2.000 ménages) en cas de déclenchement du Protocole d’Action Précoce.
Bénéficiaires indirects :
- 40 villages des communes de Gangara, Ollélewa et Tanout ciblés par les activités communautaires ;
- 238.000 personnes ayant besoin d’une assistance alimentaire et/ou approximativement 10.000 (2.000 ménages) personnes ayant besoin d’un soutien au moyen d’existence et personnes ayant besoin d'assistance nutritionnelle, la population de la région de Zinder – 4.269.971 habitants.
Objectif général du projet
Contribuer au renforcement de la résilience des populations agropastorale et pastorale du Niger face à l’aléa sécheresse.
Objectifs spécifiques
- Renforcer les capacités locales des acteurs communautaires et de la société civile à faire face aux crises alimentaires chroniques ;
- Renforcer la Croix-Rouge Nigérienne dans le domaine de la Gestion des Risques de Catastrophes pour une meilleure anticipation et préparation de la réponse humanitaire aux crises climatiques aiguës (sécheresse).
Résultats attendus
- Les capacités locales des acteurs communautaires et de la société civile à faire face aux crises alimentaires chroniques sont renforcées ;
- La Croix-Rouge Nigérienne est renforcée dans le domaine de la gestion des risques de catastrophes pour une meilleure anticipation pour la préparation de la réponse humanitaire aux crises climatique aiguës (sécheresse).