Lutter contre l'exclusion dans la banlieue Sud de Beyrouth

Contexte et problématique

Le Liban subit de multiples crises depuis plusieurs décennies, qui se sont accrues avec la crise syrienne de 2011, résultant notamment en un afflux massif de réfugiés fuyant les conflits. Cela a mis en lumière les problèmes structurels et systémiques du pays, accentués par une pression croissante sur des infrastructures d’ores et déjà fragilisées. En 2020, la crise sanitaire due au COVID-19 et l’explosion du port de Beyrouth ont davantage déstabilisé le pays, rendant encore plus visibles les défaillances de son système sanitaire, politique et économique. La pandémie a aussi contribué à la précarisation d’une part de plus en plus importante de la population. Toujours sur le plan sanitaire, une épidémie de choléra a été déclarée au Liban en octobre 2022.

On estime, sur la base du « Emergency Response Plan », à 3 millions le nombre de personnes libanaises vivant sous le seuil de pauvreté soit 78% de la population totale . De plus, selon le « 2021 Vulnerability Assessment of Syrian Refugees in Lebanon » (VASyR), 1,5 million de réfugiés syriens vivent dans une extrême pauvreté (9 familles sur 10).

Depuis 2017, Amel et le SSI coordonnent une Unité Mobile de Protection (MPU) afin de répondre à l’urgence dans laquelle se trouvent les enfants et jeunes les plus vulnérables de la banlieue sud de Beyrouth. Le dispositif de la MPU permet d’établir une relation de confiance avec les enfants et les jeunes vivant ou travaillant en rue, ainsi qu’avec leurs familles. Elle leur propose des évaluations globales (sociales, sanitaires et psychologiques) puis assure un suivi mais aussi des orientations vers des partenaires de prise en charge adaptés. A noter que la MPU est la seule équipe mobile d’aide médico-psychosociale de la banlieue Sud de Beyrouth. Cette présence permanente dans les quartiers sud (5/7 jours) a permis à l’équipe de constater la dégradation des conditions de vie de ces personnes: impossibilité de subvenir à leurs besoins essentiels, aggravation des conditions d’accès aux services de droit commun (la MPU rencontrant aussi des difficultés pour orienter vers certains services), difficulté à se déplacer, difficultés d’accès à l’éducation et accroissements des cas de violences.

Face à ces réalités et après une première phase (2020-22) de renforcement du dispositif en contexte de crises qui a fait l’objet du soutien du Gouvernement Princier, cette deuxième phase entend se recentrer sur les activités directement au bénéfice des personnes en grande exclusion notamment via la pérennisation du suivi psychologique des populations ciblées et la poursuite de distribution en produits de première nécessité (médicaments, collations, vêtements d’hiver ou d’été etc.). Parallèlement, cette phase prévoit également la mise en place d’actions visant le renforcement des synergies entre acteurs de prise en charge, notamment pour faciliter et améliorer leurs capacités d’orientation et donc les capacités de réponse aux besoins des personnes.

Ce projet permet de contribuer aux Objectifs de Développement Durable suivants :ODD 10 : inégalités réduites et sa cible 10.2 : D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leurs handicaps, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre ; ODD 1 : pas de pauvreté ; ODD 02-Faim « zéro » ; ODD 3 : bonne santé et bien-être ; ODD 5 : égalité entre les sexes.

• 800 enfants, jeunes et adultes chaque année (dont 650 enfants et jeunes et 150 adultes). La parité pour les enfants et les jeunes est située entre 45-55% cependant pour les adultes, plus de femmes seront ciblées ;
• 40 professionnels formés des centres AMEL et des structures partenaires.

Contribuer à la lutte contre l’exclusion dans les quartiers sud de Beyrouth.

• Assurer une prise en charge et un suivi médico-psychosocial adaptés aux besoins des enfants et des jeunes en situations d’exclusion et leurs familles dans les quartiers Sud de Beyrouth ;
• Renforcer la diffusion des connaissances et l’adaptation des compétences et services face à l’aggravation des situations d’exclusion.

• Les enfants et les jeunes en situation d’exclusion des quartiers Sud de Beyrouth, ainsi que leurs familles, ont accès à un dispositif d’assistance médico-psychosociale et de protection ;
• Les enfants en situations d’exclusion dans les quartiers Sud de Beyrouth et sa région ont accès à la vaccination ;
• Les professionnels impliqués dans la prise en charge des populations victimes d’exclusion bénéficient d’espaces permettant le partage, l’harmonisation et le renforcement des pratiques et connaissances concernant les situations d’exclusion dans les quartiers Sud de Beyrouth.