Karamti : Le site des potières de Hay Hlel comme point de départ pour aménager des espaces publics accessibles aux femmes, aux filles et aux enfants

La Tunisie est un pays historique d’intervention de la Coopération monégasque. Un Accord-cadre de coopération entre les deux Etats a été signé en 2008, renouvelé en 2017, ainsi qu’un Accord sectoriel dans le domaine social, signé lors de la 3^ème Commission mixte des Affaires Etrangères réunie à Tunis le 6 juillet 2017.

Bien que situé à dix minutes du centre-ville de la capitale, le quartier de Hay Hlel est un quartier périurbain du Grand Tunis caractérisé par une précarité et une marginalisation importante. Une économie locale de subsistance s’y est développée depuis les années 60, exercée dans des ateliers de fortune par un groupe de femmes potières. Cette économie locale a un impact important sur la zone sur le plan urbain, mais également sur les plans social, économique, environnemental et politique. Cette activité a été spontanément basée sur un processus de recyclage de matériaux de construction directement déposés sur la voie publique servant de première étape dans le processus de fabrication de ces poteries traditionnelles.

Cette voie publique connait une dynamique économique singulière, les jeunes enfants prenant place sur cette même voie pour créer des activités de loisirs et de sport.

A partir de cette singularité, le bureau Tunisie d’ONU-Habitat apportera son expertise pour formuler des solutions adaptées aux besoins locaux. Il mettra en œuvre un processus de co-conception d’espace publics qualitatifs, participatifs et innovants avec et pour les communautés vulnérables du quartier. Ce processus ira de l’identification des besoins, à la formulation des solutions et à leur réalisation. Il sera développé de manière itérative et participative et les solutions formulées conjointement seront mises en œuvre afin d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) par l’accès à des espaces publics inclusifs pour les femmes, les filles et les enfants du quartier. Ce processus inclura également des partenaires locaux tels que l’Institut Arabe des Droits de l’Homme (IADH) et sera mené en concertation avec les gouvernements locaux et nationaux concernés.

Les espaces publics durables, innovants, co-conçus avec les femmes et valorisant l’économie locale deviendront ainsi un vecteur d’accès au Droit à la ville pour les populations vulnérables des quartiers informels, habituellement exclues du système de planification urbaine. Le projet entend aussi favoriser la diffusion de bonnes pratiques auprès des institutions publiques.

Ce projet s’inscrit dans les ODD 10 (Inégalités réduites), 1 (Lutte contre la pauvreté), 5 (Egalité entre les sexes), 8 (Travail décent et croissance économique) et 11 (Villes et communautés durables) de l'Agenda 2030 des Nations Unies.

Bénéficiaires directs : 230 bénéficiaires directs comprenant 30 femmes potières vulnérables qui exercent leur activité économique dans le quartier, et un groupe de 200 enfants (filles et garçons) bénéficiant des activités d’entrainements sportifs donnés par une femme bénévole résidente du quartier.

Bénéficiaires indirects : environ 1.150 bénéficiaires indirects dont les familles des potières (soit approximativement 150 personnes) et environ 10% des habitants du quartier d’Hay Hlel (soit 1.000 personnes), tels que les passants, les clients des potières et les riverains du périmètre d’actions (incluant les hommes, femmes, enfants, personnes âgées et personnes à mobilité réduite).

Développer des espaces publics sains et qualitatifs accessibles et adaptés aux filles, aux femmes et aux enfants dans le quartier informel de Hay Hlel (Tunis).

• Mobiliser et engager tous les acteurs et parties prenantes locaux dans un processus participatif innovant et durable ;
• Co-concevoir des plans en faisant appel à des experts pour proposer trois types d’aménagement d’espaces publics décents, durables et inclusifs ;
• Chantier de co-construction : co-construction pour la réalisation des espaces publics conçus.

• Les résidents et la société civile sont impliqués dans l’identification et la formulation des besoins et des priorités par rapport à leur réalité locale dans le quartier ;
• Des solutions sont formulées par les participants, traduites et conçues en plans par des experts en éco-planification et en éco-construction ;
• Appropriation du processus et des résultats par les résidents et les autorités locales ;
• Les plans de développement sont co-conçus par et avec les bénéficiaires et les experts ;
• Des espaces publics innovants et sociaux sont conçus et construits par la main-d'œuvre locale pour les femmes, les filles et les enfants ;
• Un plan de communication est mené pour promouvoir le projet (radio locale, séminaire...)