Peacemakers Project
Contexte et problématique
Le Burundi fait partie des pays les plus densément peuplés d’Afrique avec une population estimée de 12,8 millions d’habitants (2020), dont 47 % sont des enfants. Confronté aux défis liés aux mouvements récurrents des populations dus aux conflits internes, aux effets du changement climatique et à l’instabilité régionale, il présente la caractéristique d’être à la fois terre de départ, terre d’accueil de réfugiés, et de rapatriement de ses réfugiés dans les pays voisins.
Le Burundi a été confronté à de nombreux défis tout au long de son histoire, notamment de multiples crises et conflits internes qui ont affaibli sa capacité de développement. En 2015, le pays a traversé une crise politique et sécuritaire profonde et durable, qui a conduit à la mise en œuvre de sanctions internationales. Malgré des défis persistants, des développements récents ont vu la levée des sanctions internationales en 2022 et la reprise progressive de la coopération avec les principaux partenaires au développement.
La majeure partie de la population vit dans la pauvreté (53,1 % des habitants). Autour de 80 % des Burundais travaillent dans le secteur agricole et au total, 31 % des enfants entre 5 et 17 ans travaillent. Le pays souffre structurellement d’une économie peu diversifiée et vulnérable aux conditions climatiques. L’inadéquation entre les besoins du marché du travail et la formation professionnelle fait que de nombreux jeunes contribuent seulement de manière marginale à l’économie.
Si le taux net de scolarisation dans l’enseignement de base est de 88,4 %, et la parité filles-garçons est respectée, des disparités importantes en matière de scolarisation persistent cependant chez les enfants des zones rurales.
Ainsi, chaque année, près de 10 % des 2,7 millions d’élèves du cycle primaire arrêtent l’école et le taux d’achèvement du primaire stagne à 50 %. Les conditions d’apprentissage restent médiocres, avec un ratio estimatif moyen de 52 élèves par enseignant. Les inégalités de genre qui commencent dès la petite enfance s’accentuent pendant l’adolescence, et la probabilité de terminer le cycle secondaire est plus élevée pour les garçons (21 %) que pour les filles (15 %).
Ce contexte socio-économique national entraîne ainsi des opportunités professionnelles réduites pour la jeunesse, un manque d’éducation aux compétences de vie, des inégalités entre les sexes et des tensions internes et régionales, toutes problématiques auxquels ce projet entend répondre en deux phases.
Peace and Sport utilise le sport pour construire des communautés pacifiques, inclusives et équitables. Sa Méthodologie Peace and Sport est construite autour de trois cycles pédagogiques : s’accepter, accepter l’autre et vivre ensemble, et est basée sur la transmission de compétences de vie et de valeurs de paix à travers la pratique sportive.
La 1ère année du projet se concentrera sur Bujumbura, capitale économique du pays, où les besoins primaires des populations sont mieux remplis que dans les zones rurales. Deux structures disposant d'infrastructures sportives accueilleront ainsi les activités du projet. Cette 1ère phase doit aussi permettre d’assurer une certaine visibilité auprès des institutions et décideur locaux, afin de les sensibiliser à l’impact de ce type d’initiative et d’obtenir leur soutien pour en assurer la pérennisation.
La 2ème année verra la mise en place d’activités dans d’autres zones du Burundi afin d’élargir la portée et l’impact du projet. Pendant la 1ère année du projet, des visites et des réunions préparatoires seront effectuées afin d’identifier des potentielles structures partenaires de cette deuxième phase. Les écoles dotées d’infrastructures sportives seront la cible prioritaire, et la disponibilité de personnel enseignant avec un minimum de connaissances du sport sera également pris en compte dans les critères de sélection des partenaires, ainsi que la présence d’enfants en situation défavorisée.
Bénéficiaires
- Bénéficiaires directs : 612 (12 éducateurs (50% femmes), 600 enfants (12 groupes de 50 enfants, 50% filles) ;
- Bénéficiaires indirects : 3.000 (familles des bénéficiaires directs + participants aux événements et célébrations).
Objectif général du projet
Promouvoir une culture de la paix par le sport au Burundi.
Objectifs spécifiques
- Renforcer les capacités et les opportunités professionnelles des Éducateurs de paix par le sport ;
- Transmettre des compétences de vie à la jeunesse burundaise et réduire les inégalités par le sport ;
- Favoriser le dialogue et les échanges à l’échelle régionale.
Résultats attendus
- 12 jeunes adultes ont accès à une formation d’Éducateurs de paix par le sport ;
- Mise en place de séances hebdomadaires de paix par le sport ;
- 600 jeunes (8- 14 ans, filles et garçons) acquièrent des compétences de vie grâce au sport ;
- Les barrières d’accès à la pratique sportive pour les filles sont réduites ;
- Rassemblement de différentes communautés par le sport ;
- Création d’un écosystème favorable à la durabilité des programmes de paix par le sport.