Programme Santé et soutien aux victimes de violences basées sur le genre
Contexte et problématique
L’Afrique du Sud, classée au 110ème rang de l’Indice de Développement Humain fait partie des pays où subsistent des inégalités extrêmes. Le chômage (30% de la population) et la pauvreté (20% de la population) sont exacerbés par la violence qui constitue l’une des premières causes de recours aux soins. Les femmes, qui représentent 51% de la population, sont particulièrement touchées par les inégalités. Dans le monde, une femme sur 5 a fait/fera l’objet de maltraitance au cours de sa vie.
En Afrique sub-saharienne, selon l’ONU Femmes, 18% des femmes entre 15 et 49 ans en couple avaient subi une forme de violence au cours des 12 derniers mois en 2019. En Afrique du Sud, les statistiques nationales indiquent qu’en 2022, près de 11.000 femmes avaient subi un viol, dont plus de 50% commis par un partenaire ou une personne de l’entourage soit 5 fois plus que la moyenne à l’échelle mondiale.
Le Saartjie Baartman Centre for Women and Children est un centre de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violences, créée en 1999 en réponse aux taux élevés de violences dans les environs de Cape Town. Plus de 270.000 femmes et enfants victimes de violences et d’abus y ont été pris en charge depuis son ouverture. Il s’agit du premier centre d’Afrique du Sud à s’être développé selon le modèle Khuseleka, basé sur la prise en charge holistique et coordonnée avec les institutions et départements clés du gouvernement sud-africain, en lien avec les conventions internationales de protection des femmes et des enfants : La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1981) et la Convention des Droits de l’enfant (1989).
Situé à Manenberg, sur les Cape Flats, dans la province du Cap occidental, une région où les taux de criminalité, de gangstérisme, de maltraitance des enfants, de chômage, de toxicomanie et de violence domestique sont extrêmement élevés, le Centre est ouvert 365 jours par an. Il offre une prise en charge gratuite aux femmes et enfants victimes de violences à travers des services de santé physique et mentale, d’accompagnement juridique et de soutien à l’autonomisation économique des femmes. En coordination avec les services sociaux et de santé publiques sud-africains, le centre acceuille les femmes et enfants selon un dispositif d’hébergement d’urgence de moyen terme (4 mois) et/ou un accueil de jour, ouvert 7j/7. Près de 65% des survivants qui demandent l'aide du Centre rejoignent le programme d’hébergement d’urgence présentant des problèmes de santé de longue date. Par aillerus, 40 % des femmes qui accèdent aux services du centre et cherchent un refuge sont dépendantes économiquement des hommes pour leur soutien financier et souffrent de toxicomanie.
Ce projet vise à soutenir le volet santé de la prise en charge au niveau du centre à travers le dépistage, la prévention et la prise en charge médicale des femmes et des enfants accueillis au centre. Il contribue aux cibles 3.1, 3.2 (lutte contre la mortalité des femmes et des enfants), 3.3 (lutte contre les maladies transmissibles VIH, tuberclose notamment), 3.7 (accès à la planification) et 5.2 (« Éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation ») des ODD.
Bénéficiaires directs
- 1420 femmes et enfants dont 360 femmes et 720 enfants en hébergement longue durée
- 340 femmes et enfants en accueil de jour
Bénéficiaires indirects
- 4.000 familles ou membres de la communauté
Objectif général du projet
Fournir des soins de santé holistiques pour les femmes et les enfants victimes d'abus, à travers une coordination efficace entre les organisations partenaires.
Objectifs spécifiques
- Renforcer l'accès et l'utilisation des services de santé pour les femmes et les enfants victimes d'abus
- Améliorer le dépistage et la prise en charge des maladies (VIH et tuberculose notamment)
- Améliorer la santé mentale et le soutien psychosocial des femmes et des enfants victimes d'abus
- Renforcer l’accès aux services de santé reproductive et de planification familiale pour les femmes et les enfants victimes d'abus.
Résultats attendus
- Les femmes et les enfants victimes d'abus ont accès aux services de santé et les utilisent
- Le dépistage et la prise en charge efficace de certaines maladies est amélioré chez les femmes et les enfants victimes d'abus
- La santé mentale des femmes et des enfants victimes d'abus est améliorée et ils bénéficient d'un bien-être mental et d'une meilleure résilience
- La sensibilisation et les connaissances en santé reproductive sont améliorées chez les femmes et les enfants victimes d'abus, la contraception est améliorée et les grossesses non désirées réduites