Accès à l'Éducation pour les enfants et les jeunes réfugiés syriens au Liban
Contexte et problématique
Treize ans après le début de la crise syrienne, le Liban reste l’un des pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant, avec une estimation gouvernementale de 1,5 million de réfugiés syriens et 11.000 réfugiés d'origines irakienne, soudanaise, éthiopienne et autre, en plus d'une population importante de réfugiés palestiniens sous mandat de l'UNRWA. La situation prolongée des réfugiés au Liban d’une part et les effets combinés de près de 5 ans de crise économique, de la crise sanitaire (COVID 19 et Choléra) et du conflit avec Israël dans le sud du Liban mettent à rude épreuve les services et infrastructures essentiels du Liban, y compris l'éducation.
Par ailleurs, les grèves des enseignants dans le public, principalement liées à la détérioration de l'économie et à la dévaluation de la livre libanaise, ont contribué à perturber l'apprentissage des enfants les plus vulnérables, y compris les enfants réfugiés. L'augmentation de la pauvreté et le coût élevé des transports exercent une pression croissante sur les familles de réfugiés, ce qui affecte la capacité des enfants et des jeunes réfugiés à accéder à l'éducation à tous les niveaux. De plus, en raison d'un financement national et international limité, les établissements d'enseignement public libanais sont confrontés à des lacunes importantes dans leur capacité à fonctionner et à fournir une éducation de qualité.
L’étude 2023 sur la vulnérabilité des réfugiés syriens au Liban (VASyr 2023 UNHCR, WFP, UNICEF) fait ressortir des chiffres de participation des enfants à l’école en hausse par rapport à 2022. Cependant, seuls 19% des enfants réfugiés âgés de 3 à 5 ans ont accès à des activités de préscolaire (+ 5% par rapport à 2022), 57% des enfants réfugiés sont à l’école primaire (+ 5% par rapport à 2022), et seuls 18% des enfants de 12 à 17 ans fréquentent le secondaire. Les freins à la scolarisation restent le coût de transport et les frais liés au matériels scolaires. Le taux de travail des enfants a, quant à lui, augmenté pour passer de 4 à 7% en 2023. Il en est de même pour le mariage précoce qui est passé de 10% à 12% en 2023.
Le présent projet porté par le HCR s’incrit dans la continuité de la phase I déployée sur la période 2018-2020 (visite en 2018 de M. Tonelli, Ministre- Conseiller de Gouvernement pour les Relations Extérieures et la Coopération et en 2019, celle de son Directeur Général, Mme Rosabrunetto) et de la phase II 2021-2023. Dans une approche inclusive et plaçant l’éducation de base et primaire comme levier de développement, le HCR avec cette 3ème phase cherche à offrir à la population au Liban, y compris les réfugiés syriens, un accès optimal à l'éducation.
Bénéficiaires
Bénéficiaires directs en 2024
Objectif général
Offrir à la population au Liban, y compris les réfugiés syriens, un accès optimal à l'éducation.
Objectifs spécifiques
- Favoriser l’accès et le maintien des enfants réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux.
- Soutenir l'éducation non formelle.
Résultats attendus
- 341 Relais Communautaires Educatifs (ECL) sont formés, soutenus et déployés dans 341 écoles publiques au Liban d’ici à la fin 2024, l'objectif étant d'assurer le déploiement d'au moins un ECL dans chaque école publique relevant du Ministère de l’Education et de l’Education Supérieure libanais et mettant en œuvre le « Second Schift » ;
- 4.400 enfants non scolarisés au Liban suivent des cours certifiés d'alphabétisation et de calcul de base sur toute la durée du projet.