Accompagnement des adolescents et des jeunes dans leur transition vers la vie active : Education, participation et Insertion Socioprofessionnelle Phase II

Le Gouvernement de Monaco et l’UNICEF ont actualisé leur Accord-Cadre de Coopération en 2020. L’éducation et la protection de l’enfance y sont citées parmi les domaines prioritaires de coopération (article IV). Quatre soutiens sont actuellement en cours (Niger, Burundi, Liban et Maroc). Ce projet, dans sa première phase, a constitué la première collaboration de la Coopération de Monaco avec l’UNICEF au Maroc. 

Le Maroc conduit depuis plusieurs années une réforme de son système d’éducation et de formation, qui s’inscrit aujourd’hui dans le cadre de la mise en œuvre de la loi-cadre n°51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique et de la nouvelle feuille de route 2022-2026. Cependant, malgré les avancées réalisées, le système éducatif marocain reste confronté à de grands défis comme l’abandon scolaire qui touche tous les cycles. Le ministre de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et des Sports a déclaré que 300.000 enfants quittent les bancs de l’école annuellement. Une fille sur cinq en âge d'entrer au secondaire dans les zones rurales n'est pas scolarisée (presque le double du nombre de garçons).

La première phase du projet « Accompagnement des adolescents et des jeunes dans leur transition de l’adolescence à l’âge adulte » a permis la modélisation de la scolarisation et l’autonomisation des filles adolescentes en milieu rural. Elle a notamment permis de développer des approches et des réponses efficaces pour agir sur les principales barrières qui entravent la transition des adolescents et des jeunes vers le collège et le lycée, les écoles de la deuxième chance, la formation professionnelle, et enfin vers la vie active, ou vers l’âge adulte.

Le projet a développé une approche communautaire et participative basée sur la coordination entre les différents intervenants et partenaires locaux pour la réalisation du droit à l’éducation. La mobilisation d’autres secteurs, notamment le ministère public, le ministère des affaires islamiques et des habous, les communes et les autorités locales a permis d’améliorer la sensibilisation des parents et de la communauté pour lutter contre les stéréotypes liés au genre, contre le mariage des enfants et pour encourager la scolarisation des filles. De plus, les résultats obtenus ont été renforcés grâce à la participation des jeunes à la sensibilisation par les pairs (Comité Participatif des Adolescents et des Jeunes, comité de plaidoyer pour la scolarisation des filles et les jeunes des E2C NG). A titre d’exemple, le taux d’abandon scolaire a été réduit de 4,6 points pour l’année scolaire 2023/2024 pour les 6ème année primaire dans la commune de Souk Tolba à Kser El Kebir. Grâce à ces résultats, le Maroc a été choisi comme pays pilote par le siège de l’UNICEF dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie « Adolescent Girls 2022-2025 »de l’organisation. Il est important de rappeler que les établissements scolaires partenaires dans la zone de Marrakech ont été particulièrement touchés par le séisme du 8 septembre 2023, 1.153 élèves ont trouvé la mort. 

La 2ème phase du projet sera mise en œuvre dans 2 nouvelles régions partenaires de l’UNICEF dans le cadre du programme de coopération à savoir Beni Mellal Kenifra et l’Oriental. Ces deux régions seront accompagnées techniquement par les régions bénéficiaires de la 1ère phase dans le cadre de jumelage et de partage entre les AREFs (Académie Régionale de l’Education et de la Formation). Le choix des 2 nouvelles régions a été fait en parfaite concertation avec le MENPS afin de tester le modèle en zone péri-urbaine et vulnérable. L’axe lié à l’orientation sera renforcé et développé en lien avec l’unité centrale de l’orientation scolaire et professionnelle du MENPS. 

Bénéficiaires directs

• 3.200 adolescents et jeunes âgés de 10 à 18 ans dont 50% de filles : 
  • Filles et garçons issus des zones vulnérables (milieux ruraux et périurbains) à risque d’abandon scolaire ou de non-achèvement de leur enseignement obligatoire  
  • Filles et garçons résidents dans les internats ou les maisons de protection sociale (dar alfatate, dar attalib.a, centres de protection de l’enfance…)
  • Filles et garçons vulnérables intégrés dans le programme Upshift
• 800 acteurs pédagogiques et administratifs des établissements scolaires ciblés (enseignants, conseillers en orientation, éducateurs E2C, cadres administratifs)

• 3.200 parents d’élèves / les professionnels pour toutes les thématiques relatives à l’entreprenariat et l’orientation / les ONGs partenaires / les communes

Assurer la réussite de la transition vers l’âge adulte des adolescents et jeunes les plus vulnérables et les faire bénéficier d’une meilleure insertion socioprofessionnelle.

1. Donner aux filles et garçons vulnérables notamment en milieu rural et péri-urbain les moyens nécessaires à une meilleure réussite scolaire et insertion socioprofessionnelle 
2. Autonomiser les garçons et les filles des zones rurales et péri-urbaines ciblées et favoriser la réussite de leur transition à la vie active, à travers la mise en œuvre d’un modèle d’autonomisation des filles et des garçons

• Les acteurs éducatifs disposent des capacités nécessaires pour développer la composante de « la fonction orientationnelle de l’établissement scolaire » comme axe transversal et l’intégrer dans le modèle d’autonomisation des filles et garçons
• Le modèle d’autonomisation des filles et des garçons est finalisé et documenté
• Les filles et les garçons sont autonomisés et participent à leur autonomisation
• Les établissements scolaires et les foyers des élèves dans les zones rurales et péri-urbaines ciblées disposent d’un environnement qui favorise la protection et l’épanouissement des adolescents. 

^{[1] Recueil des statistiques du Ministère de l’Education Nationale 2019/2020}

^{[2] Trends in International Mathematics and Science Study 2015 : 39% des élèves de la 4ème année de l’école primaire et 43% des élèves de la 2ème année du collège n’ont pas les connaissances de base en mathématiques.}

^{[3] Enquête nationale de l’ONDH 2017}