Accélération de l’élimination du paludisme dans la région du Sahel
Contexte et problématique
La Coopération de Monaco et l’OMS coopèrent sur la lutte contre le paludisme depuis une décennie. Cette maladie reste la plus meurtrière au monde avec, en 2018, 435.000 décès dont 300.000 enfants. Un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes. L’OMS s’inquiète de l’absence de progrès sur ce niveau de mortalité et sur l’augmentation du nombre de cas (219 millions de personnes, soit trois millions de plus qu’en 2017). L’Assemblée Mondiale de la Santé a ainsi adopté en 2015 la Stratégie technique mondiale pour le paludisme. Le présent projet contribuera ainsi à la cible 3.3 de I’ODD n3 : « d’ici à 2030, mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles ».
L’Afrique Sub-saharienne reste le principal continent touché. La Coopération de Monaco a investi depuis une décennie plus de cinq millions d’euros dans la lutte antipaludique en Afrique australe. Les résultats positifs ont cependant été fragilisés par le phénomène d’El Nino.
Suite à ce partenariat, le constat a été fait que trois pays au Sahel — prioritaires pour la Coopération de Monaco - cumulaient 18% des décès mondiaux du paludisme : le Burkina Faso (première cause de mortalité des enfants de moins de cinq ans), le Mali et le Niger. Le présent programme, proposé par le Bureau Afrique de l’OMS, va permettre d’accélérer la riposte au Sahel en développant la coordination interpays.
Huit pays d’Afrique de l’Ouest sont concernés dont cinq pays prioritaires pour Monaco le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Sénégal ainsi que le Cap Vert, la Gambie et le Tchad.
Monaco avait accueilli en 2017 une réunion technique de l’OMS en présence des Programmes Nationaux de Lutte antipaludique de ces huit pays sahéliens et du Roll Back Malaria pour avancer sur la formulation de ce programme. L’Initiative, dénommée « Sahel Malaria Elimination Initiative », a été officiellement lancée par les Ministres de la Santé des huit pays en août 2018 à Dakar. L’ancienne Ministre de la Santé du Sénégal, Mme Awa Coll Seck, en a été nommée Ambassadrice de bonne volonté.
En 2020, la pandémie de COVID-19 a fragilisé la riposte contre le paludisme.
Bénéficiaires
- Directs : les huit Programmes Nationaux de Lutte contre le Paludisme dans les pays ciblés, les huit Ministères de la santé, le personnel médical des provinces transfrontalières ciblées ;
- Indirects : la population considérée à risque dans les huit pays (notamment les enfants de moins de cinq ans), soit 90% de la population totale de ces pays.
Objectif général du projet
Accélérer la lutte contre le paludisme et son élimination dans huit pays de la région du Sahel en renforçant la collaboration et la coordination sous régionales.
Objectifs spécifiques
- Contribuer au renforcement des capacités en ressources humaines de l’équipe d’appui interpays OMS / AFRO pour l’Afrique de l’Ouest, basée au Burkina Faso, afin d’améliorer la coordination des interventions de lutte contre le paludisme et d’accélération de l’élimination ;
- Soutenir les efforts visant à accélérer l’élaboration et l’adoption de politiques et de stratégies de lutte contre le paludisme à fort impact ;
- Renforcer le partage d’informations sur la surveillance du paludisme et l’utilisation des données sur le paludisme pour la prise de décision dans les pays ciblés ;
- Renforcer les capacités institutionnelles des programmes de lutte contre le paludisme et des instituts de recherche des pays grâce à un appui à la formation dans le cadre du renforcement général des systèmes de santé.
Résultats attendus
- R1 :
- Un médecin épidémiologiste de niveau P4 est recruté à plein temps dans le cadre du programme WHO 151 WA à Ouagadougou (Burkina Faso) pour coordonner les activités et fournir un appui technique aux pays ciblés ;
- Les mécanismes de coordination sous régionaux sont appuyés pour mener les activités communes ;
- Les besoins en assistance technique sont identifiés et un appui est fourni aux pays cibles.
- R2 :
- Les réunions de consultation des huit Programmes Nationaux de Lutte contre le Paludisme sont organisées ;
- Les politiques et stratégies nationales pour lutter contre le paludisme sont mises à jour dans au moins deux pays ;
- Des progrès sont enregistrés dans le cadre du plan d’action sous régional adopté par les États membres.
- R3 :
- Les pays ciblés disposent d’un système permettant de générer des bulletins de surveillance du paludisme à des fins programmatiques, conformément aux Procédures Opérationnelles Standard ;
- Les pays ciblés partagent entre eux périodiquement des bulletins conformément aux directives établies ;
- Le partage d’informations est facilité entre les pays concernés.
- R4 :
- Les capacités en ressources humaines techniques dans les pays ciblés sont renforcées ;
- Les capacités de tous les acteurs impliqués dans l’initiative d’élimination du paludisme au Sahel sont renforcées (concepts et stratégies d’élimination du paludisme) ;
- La performance et la mise en œuvre du projet sont régulièrement évaluées ;
- La collaboration entre les PNLP et les instituts de recherche est encouragée ;
- Des examens sur les performances en matière d’élimination du paludisme sont organisés pour évaluer les progrès.