Amélioration de l'éducation inclusive et de qualité pour les enfants vulnérables dans la région de Koutiala
Contexte et problématique
Selon le rapport 2022 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Mali se place 186ème sur 191 pays à l’indice de développement humain (IDH), perdant deux places depuis 2019 et 10 depuis 2014.
Les multiples crises sécuritaires et politiques ont négativement impacté le système éducatif. Ce dernier est donc devenu fragile et inefficace sur le plan de l’accès et de la qualité, une situation qui s’observe davantage dans les zones fragiles telle que la région de Koutiala. Plus de deux millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans ne vont toujours pas à l’école et plus de la moitié des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont analphabètes. La pauvreté des ménages, le travail des enfants, le mariage des enfants, l’insécurité et le manque d’écoles sont autant de facteurs qui expliquent le taux élevé d’abandon scolaire et de non-scolarisation dans le pays. Par ailleurs, il existe des iniquités quant à l’accès à l’école et l’achèvement des études puisque les filles et les enfants des familles les plus pauvres sont les plus exposés au risque d’abandon scolaire.
Selon l’UNICEF, seules 73.8 % des filles sont inscrites dans l’enseignement primaire de base, contre 85.8 % des garçons. Au moment où elles atteignent l’enseignement secondaire, la proportion de filles scolarisées n’est que de 15 %, contre 21 % chez les garçons. Selon le rapport du cluster Education de novembre 2021, on estime que 32% des filles au Mali ne seront jamais scolarisées. Une récente évaluation multisectorielle des besoins conduite par World Vision à Koutiala a révélé que parmi les principales causes de la déscolarisation des filles figure notamment l’absence de points d’eau et de latrines. Parmi les autres difficultés pour les élèves, on peut également citer les grandes distances entre l’école et le domicile familial, le manque d’équipements scolaires, de matériels didactiques, la non-adaptabilité des bâtiments pour les enfants en situation de handicap et l’absence de renforcement des capacités des enseignants pour maintenir un niveau acceptable. A cela, s’ajoute l’insécurité. Sur les 954 écoles dans le cercle de Koutiala, 50 sont fermées. Cette situation affecte 15.000 élèves et 300 enseignants.
La mise en œuvre de ce projet va contribuer d’une manière globale à l’augmentation du taux de scolarisation, particulièrement des filles, et leur maintien à l’école dans la région de Koutiala. Il s’inscrit dans le cadre du programme-phare « Education des filles vulnérables » de la DCI.
Fondée en 1950, World Vision est une ONG britannique dédiée à la Protection de l’Enfance. World Vision International est devenue la plus grande organisation non gouvernementale chrétienne travaillant dans près de 100 pays à travers le monde. Elle est implantée au Mali depuis 1982.
Bénéficiaires
Bénéficiaires directs :
- 4.500 élèves (2.295 filles et 2.205 garçons) de 6 à 12 ans ;
- 150 enseignants (dont 25 femmes) ;
- 120 membres des comités de gestion scolaire (dont 30 femmes) ;
- 15 élus locaux.
Bénéficiaires indirects : les membres de la communauté (dont 1.278 hommes et 722 femmes) qui seront sensibilisés sur promotion de la scolarisation des filles, le genre et le handicap.
Objectif général du projet
Contribuer à l’amélioration de l’accès à une éducation inclusive de qualité et équitable dans un environnement sécurisé pour les enfants (filles et garçons), y compris ceux avec un handicap physique, dans la région de Koutiala.
Objectifs spécifiques
- L’accès à une éducation de qualité dans un environnement protecteur et inclusif est assuré à 4.500 enfants, surtout les enfants les plus vulnérables (filles et garçons), y compris ceux avec un handicap physique dans les communes de N’Gountjina et N’Golonianasso ;
- Les capacités des acteurs de l’école sont renforcées pour assurer une éducation de qualité, inclusive et équitable aux enfants les plus vulnérables (filles, garçons), y compris ceux vivant avec un handicap physique dans un environnement protecteur dans les communes de N’Gountjina et N’Golonianasso.
Résultats attendus
- Des infrastructures scolaires (6 salles de classe, 1 direction, 1 magasin et 4 blocs de latrines) inclusives sont construites et 6 classes, 1 direction, 1 magasin et 2 blocs de latrines sont réhabilités dans des établissements scolaires cibles des communes de N’Gountjina et N’Golonianasso ;
- Les parents et communautés sont mobilisés pour faciliter l’accès à l’école des filles et des enfants vivant avec un handicap physique ;
- Des supports pédagogiques (manuels et matériels didactiques) sont disponibles, accessibles et utilisés par tous les élèves (filles et garçons) ;
- Les enseignants, les membres des comités de gestion scolaires et les autres autorités scolaires sont formés à la préparation aux situations d’urgence, à la réduction et gestion des risques de catastrophes.