Amélioration de l'accès aux services de protection et renforcement de la coexistence entre les communautés de la région d’Agadez au Niger
Contexte et problématique
Le Niger, Pays parmi les Moins Avancés (PMA), occupe la 189 place sur 191 du classement de l’indice de développement humain. Depuis le coup d’Etat de juillet 2023, le Niger est placé sous sanctions économiques et politiques de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO). La réduction des mouvements occasionnées par la fermeture des frontières a impacté les acteurs humanitaires dans leurs activités exacerbant les risques de protection des enfants déjà vulnérables. Le pays se trouve en effet au carrefour de nombreuses trajectoires migratoires, avec un grand nombre de migrants et de réfugiés provenant des États voisins. En septembre 2023, le pays accueillait près de 700.000 personnes déplacées, réfugiées, demandeurs d’asile et déplacés internes. La ville d’Agadez, située au nord du pays, est le théâtre de flux migratoires internes et externes qui se croisent avec d’importantes difficultés vécues au quotidien par la communauté d'accueil. La région d'Agadez est un point de transit et de retour des personnes refoulées d'Algérie. Selon le Groupe de Travail Migration, 9,192 migrants internationaux dont 1 027 enfants (374 filles et 653 garçons) refoulés d’Algérie ont été enregistrés à Assamaka au poste frontière avec les pays du Maghreb pour la période entre le 1er janvier et le 02 juin 2023. Ce flux migratoire accéléré est préoccupant du fait de la forte présence d’enfants qui sont extrêmement vulnérables et exposés à des risques de protection tels que l'exploitation sexuelle, le travail forcé, la malnutrition, le non-accès à l'éducation et aux soins de santé. Une évaluation multisectorielle des besoins des enfants migrants et talibés dans les communes d’Agadez et d’Arlit, menée par l’UNICEF en septembre 2023, dénombre 4.857 enfants en mobilité interne dans les quartiers pauvres. La situation précaire à laquelle ces enfants sont exposés nécessite une réponse globale et intégrée qui tienne compte de leurs besoins spécifiques dans les domaines de la protection, de l'éducation, de la santé, de l'alimentation et du logement. Cependant, il manque d’acteurs en capacité suffisante pour assurer de manière continue et qualitative les services de bases en faveur de ces enfants vulnérables.
L’ONG italienne INTERSOS travaille depuis 2018 au Niger et fournit une assistance dans les domaines de la protection de la migration mixte, de l’éducation et de la formation, et de l’EHA (Eau, Hygiène et Assainissement) dans les régions de Tahoua, Agadez et Hamdallaye/Niamey. INTERSOS est sélectionné par le Haut-Commissariat des Nation Unies pour les Réfugiés (HCR) ainsi que d’autres bailleurs tels que l’UNICEF et l’OCHA (partenaires de la DCI) pour la mise en œuvre des projets d’appui à la protection des réfugiés, de la population hôte et des personnes déplacées à l’intérieur du pays dans les régions de Tillabéri, Tahoua et Agadez.
Ainsi, dans le cadre du présent projet, INTERSOS visera à améliorer l’accès aux services de protection des enfants par une prise en charge qualitative en faveur des enfants vulnérables pour toutes les communautés migrantes ou locales. Elle sera basée sur une approche holistique, en tenant en compte les besoins globaux de la protection de l'enfance, de la durabilité des opérations et du renforcement des capacités des acteurs des services techniques étatiques à fournir des prestations de qualité aux enfants en mobilité interne et externe ainsi qu’à la population hôte dans la région d’Agadez. Le projet sera mis en œuvre avec la participation active de la Direction Régionale de la Protection de l’Enfant (DRPE) mais aussi avec l'implication des autres directions déconcentrées de l'État dans la région. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de la DCI sur la Protection de l’Enfance.
Bénéficiaires
Bénéficiaires directs : 720 enfants dont 113 Enfants Non Accompagnés (garçons) et 607 enfants en familles (290 filles et 317 garçons) de nationalités Soudanaise, Érythréenne, et d'autres pays d'Afrique subsaharienne. La plupart d'entre eux ont passé un séjour en Libye, où ils ont subi de graves violations des droits de l'homme. Ils résident dans le centre humanitaire à Agadez et dans les cases de passage.
Bénéficiaires indirects : 1 691 enfants migrants: 844 filles et 847 garçons et de la communauté hôte.
Objectif général du projet
Contribuer à la coexistence pacifique entre les réfugiés et demandeurs d'asile, les enfants migrants internes ou externes, et ceux de la communauté hôte les plus vulnérables de la ville d’Agadez.
Objectifs spécifiques
- Améliorer l’accès aux services de protection de base aux enfants en mobilité interne et externe et aux enfants vulnérables de la communauté hôte de la ville d’Agadez ;
- Renforcer la coexistence pacifique entre les réfugiés et demandeurs d'asile, les enfants migrants internes ou externes, et ceux de la communauté hôte de la ville d’Agadez.
Résultats attendus
- Les enfants en mobilité interne et externe et les enfants vulnérables de la communauté hôte de la ville d’Agadez ont accès en toute sécurité à des services de protection appropriés et de qualité sur la base de leur besoins spécifiques ;
- La coexistence pacifique entre les réfugiés et demandeurs d’asile, les enfants migrants internes ou externes, et ceux de la communauté hôtes est améliorée.