Projet d'appui à la prévention de la malnutrition aiguë sévère des enfants de 0 à 5 ans et AGR pour leurs mères

Le Niger, second pays de coopération de la DCI, Pays parmi les Moins Avancés (PMA) occupe la dernière place du classement de l’indice de développement (189ème sur 189 pays) en 2019. Avec une population de 22.4 millions, plus de 70% vit en zone rurale et près de 45% vit dans la pauvreté. Le Niger compte parmi l’une des populations les plus jeunes et affiche l’un des taux de croissance démographique les plus élevés au monde (7.2 enfants par femme). Le pays fait également face, depuis quelques années, à un afflux important de réfugiés fuyant les conflits qui sévissent dans la région, notamment au Nigéria et au Mali.

La situation sanitaire reste préoccupante et est marquée par la prédominance de nombreuses maladies transmissibles endémiques et endémo épidémiques (paludisme, choléra, méningites, VIH/sida, tuberculose etc.) et l’émergence des maladies non transmissibles (hypertension artérielle, diabète, cancers, goutte, obésité, drépanocytose). Les niveaux de mortalité infantile, infanto juvénile et maternelle restent encore élevés malgré les progrès importants réalisés dans le domaine sanitaire.

En 2020, selon l’Enquête Nationale de Nutrition du Niger, un enfant sur deux souffre de malnutrition chronique. Des changements significatifs sont survenus au cours des deux dernières décennies concernant la prise en charge de la malnutrition Aigûe sévère (MAS), passant d'un traitement hospitalier à un traitement ambulatoire grâce au développement des Aliments Thérapeutiques prêts à l’Emploi (ATPE) et au protocole de Prise en charge Intégrée de la Malnutrition aigüe (PCIMA). Toutefois, avant que la pandémie ne frappe, les conflits, la pauvreté, la sécheresse, la malnutrition et les changements climatiques entraînaient déjà une augmentation sans précédent du nombre d’enfants affectés par la malnutrition chronique ou retard de croissance.

Il est établi que les enfants atteints de malnutrition sont plus exposés aux maladies et ont un risque de décès plus élevé que les autres enfants lorsqu’ils ne bénéficient pas de soins appropriés. Les facteurs explicatifs de cet état de malnutrition sont la pratique inadéquate de l’allaitement associant l’eau et les aliments solides trop tôt, l’alimentation peu diversifiée, des maladies fréquentes et des pratiques traditionnelles comme le sevrage précoce ou les privations alimentaires. Le jeune âge des mères et leur vulnérabilité fragilisent également l’état nutritionnel des enfants.

C’est pour faire face à cette situation de malnutrition chronique que l’ONG CAM DED propose de poursuivre son action communautaire visant à la prise en charge et à la prévention de la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans dans les CSI de Tabla, Bonkoukou, Makani-Gao et la case de santé Chiwil (département de Filingué, Région de Tillabéry-Niger), déjà financé par la Principauté de Monaco entre 2019 et 2021, en dynamisant le changement des comportements alimentaires et en contribuant à l’amélioration des conditions socio-économiques des mères vulnérables. CAM DED mettra, à cet effet, en place de nouvelles activités de prévention de la malnutrition en faisant la promotion de l’élevage de chèvres pour les mères avec une approche d’intégration de la nutrition, et l’apport en semences de pommes de terre des maris des femmes bénéficiaires permettra au ménage de résoudre les obstacles rencontrés en matière de disponibilité des denrées. Cette démarche aura également pour objectif une implication accrue des pères au sein des ménages afin qu’ils participent également activement à remédier à la problématique de la malnutrition. 

Contribuer à la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans liée à la malnutrition au sein du système sanitaire des Centres de Santé Intégrés de Tabla, Bonkoukou, Makani-Gao et Chiwil.

• Renforcer les capacités des acteurs sanitaires locaux pour garantir un dépistage précoce, la prévention et une prise en charge de qualité de la malnutrition aiguë sévère des enfants de moins de 5 ans dans les CSI de Tabla, Bonkoukou, Makani-Gao et Chiwil ;
• Soutenir une réponse durable dans les communes pour la prise en charge et la prévention de la malnutrition de l’enfant de 0 à 5 ans en dynamisant le changement des comportements alimentaires et en favorisant une consommation des produits alimentaires locaux ;
• Promouvoir l’implication de la communauté dans la prévention et la prise en charge de la malnutrition ;
• Augmenter et diversifier les revenus des ménages vulnérables (les mères et pères) ayant des enfants de moins de 5 ans.

Bénéficiaires directs :

• 2.058 enfants de moins de 5 ans ;
• 1.174 mères ;
• 276 maris ;
• 6.286 ménages.

Bénéficiaires indirects :

68.561 (27.239 hommes et 41.322 femmes).

• La malnutrition aiguë sévère est réduite de 85% dans les 4 centres de santé ;
• 85% des comportements des mères sur la prise en charge des enfants est améliorée (hygiène, planning familial, allaitement maternel…) ;
• 85% des groupements de femmes appliquent les bonnes pratiques nutritionnelles ;
• 90% des groupes cibles peuvent identifier les signes de la malnutrition et les référer aux centres de santé ;
• Les revenus des femmes ont augmenté avec un accès à une alimentation en qualité et en quantité suffisante par la consommation de lait de chèvre ;
• Les pratiques d’élevage et la restitution de chèvres permettent l’autonomisation des femmes et l’augmentation du capital des ménages ;
• Les revenus des maris ont augmenté avec un accès à une alimentation en qualité et en quantité suffisante par la culture de la pomme de terre.