Poursuite de l’appui au Dispositif National de prévention et de gestion des crises alimentaires (DNPGCA) – Renforcement de la résilience des populations vulnérable et de l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelles dans les régions de Zinder, Maradi et Tillabery

Le Niger, pays le moins avancé, occupe la dernière place de l’Indice de Développement Humain (189^ème/189 pays). Avec une population de 20 millions d’habitants et un revenu moyen par habitant de 400 dollars par an, 41% de sa population vit sous le seuil de pauvreté. 55% de la population a moins de 15 ans. Le Niger a connu une succession de crises alimentaires dues aux chocs climatiques mais aussi à la transformation des modes de production. 45% des enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance, au-dessus du seuil critique de 40% fixé par l’OMS et 13% d’entre eux souffrent d’émaciation. Près des trois quarts des enfants de moins de cinq ans souffrent d’anémie. La plupart des aliments de complément sont peu accessibles ou de faible qualité. La situation s’aggrave au Sahel avec 20% d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère de plus qu’en 2020 et 7,2 millions d’enfants ayant besoin d’une aide alimentaire, selon l’appel d’urgence Sahel lancé par l’UNICEF. Le Niger a adhéré à l’engagement mondial pour éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et toutes formes de malnutrition.

Le Gouvernement Princier soutient le Gouvernement de la République du Niger dans le cadre de l’Accord-cadre de coopération signé le 21 mars 2019 : l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays constitue un domaine prioritaire de coopération. A cet effet, Monaco participe depuis 2016 à une réponse d’ampleur nationale à la crise alimentaire au Niger, en soutenant l’opération de « Blanket Feeding », une initiative pilote et innovante de la Cellule Crises Alimentaires du Niger (CCA) de distribution d’aliments complémentaires fortifiés, progressivement mise à l’échelle dans toutes les régions du pays.

Le DNPGCA est directement rattaché au Cabinet du Premier Ministre du Niger. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de l’Initiative 3N (Les Nigériens nourrissent les Nigériens) ainsi que la Stratégie 2021-2025 du DNPGCA. Dans le cadre de ce projet, le Gouvernement Princier est signataire de l’Accord Cadre depuis le 15 mars 2019, avec les autres donateurs abondant au fonctionnement du dispositif national. Monaco participe au Cadre de Concertation Etats Donateurs présidé par le Premier Ministre, au Comité Restreint de Concertation, organe de pilotage du fonds commun regroupant les partenaires signataires de l’Accord Cadre et contribuant au financement à la réponse du Plan de Soutien, et au Comité Elargi de Concertation réunissant tous les acteurs techniques intervenant dans la mise en œuvre du Plan.

L’appui de Monaco a commencé dans la région de Diffa (sous état d’urgence et couverte par d’autres partenaires) suivi de la région de Zinder et des régions de Maradi, Tahoua, Dosso, Tillaberi et Niamey. Il s’agit d’une opération en complément des opérations de Distribution Gratuite Ciblée post soudure qui vise à prévenir la malnutrition des enfants de 6 à 23 mois. L’opération est réalisée en collaboration avec l’ONG GRET pour la production de farines fortifiées localement et l’ONG nigérienne CAMDED pour la distribution des farines, également partenaires de la DCI. Un mécanisme de collaboration a été mis en place avec les différents acteurs du Gouvernement nigérien, des organisations internationales et la société civile nigérienne. Le projet a permis l’élargissement du panier alimentaire, la bonne coordination entre les acteurs de terrain, la mobilisation de moyens conséquents et l’émergence de nouveaux groupes d’acteurs (groupements féminins de production de fortifiés localement). Le projet a aussi mis en lumière la difficulté d’accès à certains villages, la hausse des prix des céréales sur la fabrication des farines et la courte période de couverture des besoins nutritionnels (2 mois). 23 159 enfants ont bénéficié de la distribution de farines infantiles fortifiées localement. 

La poursuite du soutien permettra d’intensifier les opérations du « Blanket Feeding » auprès des enfants de 6 à 23 mois dans la région de Zinder, Maradi et Tillabéry (en état d’urgence). Près des deux tiers des personnes les plus vulnérables du Niger, soit 5,8 millions d'habitants, sont concentrés dans trois régions : Zinder, Maradi et Tillabéri. L’appui améliorera la situation nutritionnelle de 37.222 enfants et agira sur la résilience des populations bénéficiaires, notamment les mères, en les appuyant sur des activités d’élevage caprin. Par le biais des différentes activités (distribution de vivres, renforcement de la résilience des populations), l’appui s’inscrit dans le nexus « humanitaire-développement ».

Cette action s’inscrit dans le Plan de Soutien aux Populations Vulnérables, l’outil principal de planification et de programmation des interventions des autorités nigériennes élaboré chaque année après les évaluations post-récoltes. Le financement du Gouvernement Princier pour la période 2022-2025 continuera à être fléché sur les opérations de blanket feeding qui améliorent directement la situation nutritionnelle des enfants de 6 à 23 mois.

Bénéficiaires directs :  37.222 enfants âgés entre 6 et 23 mois bénéficieront de 3kg de farine par mois pendant 3 mois soit 9 kg de farine fortifiée par enfant ; au moins 2 420 ménages bénéficieront d’un kit caprin.

Bénéficiaires indirects : La population des villages vulnérables ; les personnes des communes environnantes qui viennent consulter au Centre de Récupération et d’Éducation Nutritionnelle (CREN) ou qui participent aux séances de sensibilisation publiques.

Contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés vulnérables à travers la distribution de kit de caprins et la distribution de farines fortifiées aux ménages pauvres et très pauvres des zones extrêmement et moyennement vulnérables des régions de Zinder, Maradi et Tillabéry.

• Protéger et réhabiliter les moyens d’existence des ménages vulnérables ;
• Contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité liée à la malnutrition des enfants de 6 à 23 mois.

• Les revenus des populations vulnérables bénéficiaires sont augmentés ;
• Les moyens d’existence des ménages très pauvres et pauvres sont protégés en appuyant les activités d’élevage ;
• La malnutrition des enfants de moins de 2 ans est réduite dans les zones d’intervention par la mise en place de farines fortifiées produites localement afin de prévenir la malnutrition pendant la période dite de soudure ;
• L’éducation nutritionnelle des mères d’enfants est renforcée lors de séances de distribution par des actions de promotion de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE).