Contribuer à l’atteinte de la stratégie 95-95-95 visant la lutte et l’éradication du VIH-SIDA, à l’autonomisation et à la protection des droits des familles et personnes vivant avec le VIH
Contexte et problématique
Classé 187ème sur 189 de l'Indice de Développement Humain en 2021, le Burundi reste un Etat parmi les plus pauvres se trouvant toujours dans un contexte politique et socio-économique particulier depuis 2015. Malgré sa situation fragile, le gouvernement burundais reste engagé pour répondre aux problématiques liées à la pandémie du VIH/SIDA : si la prévalence du VIH au Burundi n’est que de 0,9%, ce pourcentage est plus élevé dans certaines catégories, notamment parmi les professionnelles du sexe (21,3%), parmi leurs clients (3,8%) ainsi que leurs partenaires (5,2%) (2021 ONUSIDA Spectrum).
Depuis 2002, le pays met en œuvre un vaste programme visant la riposte nationale contre le VIH/SIDA, afin d'atteindre les objectifs fixés à travers les plans stratégiques nationaux et assurer un accès universel à des services de prévention, de soins et d'appui de qualité en matière de VIH/SIDA.
Si des progrès notables ont été accomplis et des actions ont été mises en place dans la lutte contre le VIH/SIDA au Burundi (création de nombreux centres de dépistage et de centres médicaux pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ; définition et mise à jour d'un protocole national sur la prise en charge des PVVIH ; financement des antirétroviraux (ARV) et des médicaments contre les infections opportunistes par le Ministère de la Santé, etc.), des défis persistent, notamment la faible couverture du traitement ARV chez les enfants (46%) ainsi que la faible accessibilité à la charge virale (34.9%) (OMS, 2018).
Les PVVIH, notamment en milieu rural, nécessitent un appui plus particulier sur les plans médical, psychosocial, juridique et même économique. Les faibles revenus de la population en général (environ 65% de la population vit sous le seuil de pauvreté) et des PVVIH en particulier plongent ces dernières davantage dans la vulnérabilité. A cela s’ajoutent des difficultés d’accès des PVVIH aux hôpitaux et aux médecins spécialistes, notamment les gynécologues, ainsi qu’aux laboratoires d’analyses. Des conflits fonciers ou de succession touchent particulièrement les veuves et les orphelins vivant avec le VIH. Une assistance juridique pour ces femmes et orphelins demeure nécessaire.
Le Gouvernement Princier apporte son soutien à Fight AIDS Monaco qui mène des actions au Burundi pour la prise en charge des PVVIH depuis 2007. Dans ce contexte, le présent projet porté par Fight AIDS, avec son partenaire local la FVS-Amie des Enfants, vise à contribuer à l’atteinte de la stratégie 95-95-95 visant la lutte et l’éradication du VIH-SIDA, à l’autonomisation et à la protection des droits des familles et personnes vivant avec le VIH dans les provinces de Bururi et Rumonge. Il représente la 3ème phase d’un même projet, financé par la DCI depuis 2017.
Bénéficiaires
Bénéficiaires directs : 470 PVVIH (312 bénéficiaires actuels auxquels viendront s’ajouter 158 nouveaux cas) ;
Bénéficiaire indirects : les membres des familles des PVVIH (939 personnes).
Objectif général
Contribuer à l’atteinte de la stratégie 95-95-95 visant la lutte et l’éradication du VIH-SIDA, à l’autonomisation et à la protection des droits des familles et personnes vivant avec le VIH, dans les provinces de Bururi et Rumonge.
Objectifs spécifiques
- Accroître de 90 à 95% au moins le nombre de personnes ayant été exposées à la contamination du VIH/SIDA à connaître leur statut sérologique à travers le dépistage ;
- Augmenter de 90 à 95% au moins, le nombre de PVVIH qui suivent correctement le traitement ARV à atteindre et maintenir une charge virale indétectable ;
- Renforcer la prise en charge psychosociale des PVVIH à travers le renforcement économique et l’assistance juridique en cas de violation de leurs droits ;
- Assurer la prévention des violences basées sur le genre (VBG) et assurer une prise en charge correcte des filles et femmes vulnérables victimes de ces VBG.
Résultats attendus
- Au moins 1 200 personnes suspectées de VIH sont ciblées et dépistées, avec l’implication des populations clés et des personnes vivant avec le VIH ou la TB, dans la recherche active des nouveaux cas en famille et auprès des partenaires sexuels ;
- Toutes les personnes dépistées séropositives au VIH sont immédiatement enrôlées au traitement, et au moins 426 PVVIH sous traitement suivent correctement les protocoles grâce à un accompagnement médical et psychosocial rigoureux ;
- Plus de 426 PVVIH sous traitement ARV ont une charge virale indétectable ;
- 238 PVVIH adultes et/ou parents tuteurs d’enfants séropositifs sont groupées en 7 associations/PODI, soit 34 membres par groupe et bénéficient de la formation sur les notions des AGRs ainsi que les notions des jardins potagers ;
- Au moins 60 PVVIH dont les droits sont violés sont assistées juridiquement ;
- Les capacités d’au moins 30 jeunes filles adolescentes et les femmes vulnérables victimes des violences sexuelles, basées sur le genre (VBG) sont renforcées ;
- Au moins 30 jeunes filles adolescentes et les femmes victimes des VBG bénéficient une prise en charge médicale et juridique.