Mécanisme intégré d'Appui à la Société Civile de Madagascar

Madagascar est un pays à fort potentiel, mais sujet aux catastrophes climatiques, à la corruption et aux crises politiques récurrentes. En conséquence, 81% de la population malgache vit en-dessous du seuil de pauvreté. Depuis 2020, l’économie malgache a subi une forte récession, environ trois fois plus profonde que dans la plupart des autres pays d'Afrique subsaharienne, avec une contraction brutale du PIB de 7.1 % due à l’impact économique de la pandémie Covid19, annulant plus d’une décennie de gains en termes de revenu par habitant et poussant le taux de pauvreté à un nouveau record de 81% (Banque Mondiale, 2021). La pauvreté dans les zones rurales où vivent près de 80 % de la population malgache est deux fois plus élevée que dans les zones urbaines.

Face à ce contexte, engendrant des crises sociales et économiques, et en l’absence d’une action efficace de la part de l’Etat, la société civile commence à prendre conscience de son rôle et devient un moteur de changement. Elle agit pour le développement, se fait porteuse de la demande de redevabilité et s’engage avec le gouvernement pour exiger de meilleurs services et une meilleure gouvernance. Mais les défis sont nombreux, notamment la difficulté d’accès à l’information, l’inadéquation de l’environnement à l’engagement des citoyens et de la société civile et la faiblesse structurelle qui caractérise encore la plupart des organisations de la société civile. Un Accord cadre a été signé le 28 mars 2022 entre le Gouvernement de la République de Madagascar et le Gouvernement de la Principauté de Monaco.

Depuis 2017, quatre coopérations étatiques européennes (Monaco, France, Union Européenne et Allemagne) ont créé un fond de soutien à la société civile malgache. Depuis, 308 organisations malgaches de la société civile ont été soutenues, à hauteur de 9.570.000 euros, dans des domaines divers : gouvernance, accès à l’eau potable, jeunes, renforcement de capacité des femmes. Cette nouvelle phase 2023-2025, baptisée « Fanainga+ », vise à faciliter le processus de renforcement de la société civile en faisant levier sur les organisations les plus motivées et engagées de manière à ce qu’elles puissent mener un changement réel dans leur propre contexte et devenir une force d’inspiration et un exemple pour les autres. Cette nouvelle phase permettra notamment d’apporter un appui plus adéquat et plus adapté aux organisations de la société civile locales. Elle permettra un renforcement des capacités et d’accès aux ressources pour ces organisations ainsi que le développement de l’environnement dans lequel évolue les organisations à l’exemple du cadre légal et fiscal, l’accès à l’information et autres. Un protocole multibailleurs a été signé le 3 février 2023 entre les 4 bailleurs.

200 Organisations de la Société Civile (OSC) accompagnées durant la phase du projet.

Soutenir une Société civile engagée, influente, indépendante, viable, qui œuvre pour la gouvernance démocratique et inclusive, la citoyenneté et le bien-être durable de la population à Madagascar.

1. OSC et changement social : Les organisations de la société civile à Madagascar sont des acteurs légitimes et intègres, devenant progressivement plus efficaces et viables, en mesure de mener le changement social dans un contexte graduellement plus favorable ;
2. Société civile influente : La société civile est un acteur indépendant, reconnu et influent de la vie publique, qui évolue dans un environnement propice et participe activement dans les débats et dialogues sur les politiques publiques contribuant au développement durable à Madagascar.

• Accompagnement organisationnel et développement stratégique des OSC ;
• Développement et suivi des initiatives des OSC (Stratégie-S&E-Capacités techniques et méthodologiques) ;
• Octrois et gestion des subventions aux OSC (octrois, gestion, suivi, clôture) ;
• Chemins de viabilité des OSC accompagnées ;
• Promotion de l’entreprenariat social (approche pilote) ;
• Ecosystème pour la viabilité ;
• Renforcement des capacités d’influence de la société civile ;
• Echanges, mise en réseaux et renforcement des réseaux d’OSC ;
• Promotion du dialogue multi-acteurs ;
• Promotion de l’espace civique ;
• Information, connaissance et communication sur la société civile ;
• Protection des défenseurs des droits humains et lanceurs d’alerte.