Promotion du droit à la santé pour réduire la morbi-mortalité materno-infanto-juvénile
Contexte et problématique
Ce projet s’inscrit dans l’Accord cadre de coopération dans le domaine de la santé signé en mars 2022 entre Madagascar et Monaco. Malgré la volonté du gouvernement de faire de la Santé et Droits sexuels et Reproductifs (SDSR) une priorité, Madagascar possède l’un des taux de fécondité chez les adolescentes les plus élevés au monde (31% de femmes de 15-19 ans ont déjà eu une naissance vivante/ grossesse). La prévalence contraceptive moderne reste très faible chez les adolescent(e)s en union (34,1%). Des barrières socioculturelles incluant les rôles et normes de genre entravent l’offre et la demande en planification familiale (PF) de cette population, entrainant de nombreuses grossesses non désirées (GND). A Analamanga, le pourcentage de femmes de 15 à 49 ans ayant subi des violences depuis l'âge de 15 ans est de 55%, le plus élevé du pays. Pour 39%, il s’agit de violences physiques, pour 18%, de violences sexuelles. De plus, 33,2% des membres de la communauté pensent que les femmes méritent les violences que les hommes perpétuent sur elles (40% des femmes et 30 % des hommes).
Le gouvernement de Madagascar est signataire de différents Protocoles et Traités internationaux en lien avec la SDSR, il s’est engagé, dès 2015, en faveur du partenariat mondial Family Planning 2020 (FP 2020) pour améliorer l’accès à la Planification Familiale. Ces objectifs n’ont malheureusement pas été atteints. En septembre 2021, le gouvernement s’est engagé à atteindre les objectifs du FP2030. La réalisation de ces cibles contribuerait à l’atteinte des ODD, des objectifs du Plan de Développement du Secteur Santé (PDSS) 2020-2024, du plan Stratégique Intégré en PF et Sécurisation des Produits de Santé de la Reproduction 2021-2025 et de du Plan Emergence de Madagascar (PEM) 2019-2023 dans les efforts d’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. La loi n°2019-008 relative à la lutte contre les Violences Basées sur le Genre a également vu le jour. Son décret d’application a été finalisé mais n’est pas encore publié. Une proposition de loi sur l’Interruption Thérapeutique de Grossesse proposée en octobre 2021, n’a cependant pas été présentée à l’Assemblée Nationale.
Madagascar alloue actuellement 7% de son budget à la santé publique, bien loin de l’objectif de 15% de la déclaration d’Abuja, signée par Madagascar, avec un montant de 145M€ annuel soit 5€/hab/an. L’une des conséquences est la dépendance du financement du programme de Planification Familiale envers l’aide
extérieure : le FNUAP finance 21% de l’achat des contraceptifs et l’USAID 39%. Le budget de l’Etat alloué à l’achat des contraceptifs a été réduit à néant en 2020 et 2021.
Le projet, d’une durée de 24 mois, a pour objectif général de contribuer à la réduction de la morbi-mortalité materno-infanto-juvénile associée au manque d’accès à des services de soins de santé équitables et de qualité à travers le renforcement du système de santé, des organisations de la société civile et de la communauté dans le district d’Antananarivo Renivohitra. Ce projet sera orienté par une approche par les droits.
Bénéficiaires
Bénéficiaires directs : 14.122 personnes dont : 13.000 adolescents et jeunes de 9 à 24 ans, 450 parents , 200 agents de santé communautaires, 545 relais communautaires, 80 Prestataires de services, 6 BSD/DSR, 100 Chefs Fokontany, 180 éducateurs pairs d’établissements scolaires, 50 professeurs et directeurs d’établissements scolaires, 77 personnels d’OSC et 10 journalistes.
Bénéficiaires indirects : 711.784 habitants dans 99 fokontanys.
Objectif général du projet
Contribuer à la réduction de la morbi-mortalité materno-info-juvénile associée au manque d’accès à des services de soins de santé de qualité à travers le renforcement du système de santé, des organisations de la société civile (OSC) et de la communauté dans le district d’Antananarivo Renivohitra.
Objectifs spécifiques
- Améliorer l’accès aux services de Soins de Santé Primaire (SSP) et de Santé et Droits Sexuels et Reproductifs (SDSR), selon une approche genre, basée sur les droits, en particulier auprès des adolescents et des jeunes ;
- Promouvoir un environnement juridique, politique et sociétal propice, favorable au respect de la Santé et des Droits Sexuels et Reproductifs, notamment concernant les adolescents et les jeunes par la mise en place d'actions de plaidoyer avec les coalitions et les réseaux d’OSC en direction du gouvernement et autres acteurs clefs.
Résultats attendus
- La communauté riveraine des 12 centres de santé de base a accès à des services de SSP et de SDSR de qualité, en tenant compte des besoins spécifiques des adolescents et des jeunes ;
- Les capacités des titulaires de droits, en particulier les adolescents et les jeunes sont renforcées, afin de garantir leur accès aux services de SSP et de SDSR ;
- Le plaidoyer mené au niveau local et national par des coalitions et de réseaux d’OSC renforce la mise en œuvre de stratégies communes et la mise en application de politiques et du cadre légal en matière de SDSR.