Renforcer l’accès des filles et des garçons de 3 à 14 ans à une éducation de qualité et à des mécanismes de protection à Antsirabe (phase 2) – Mivelatra 2

Madagascar est un pays en situation de post-crise encore fragile présentant une détérioration des indicateurs de développement humain, de gouvernance et de résilience. Il figure dans la dernière catégorie regroupant les pays à faible développement humain (173^e). Près de la moitié de la population
(12,8 millions) a moins de 18 ans et d’ici 2030, leur nombre devrait passer à 17 millions. Les perspectives de développement à Madagascar demeurent entravées par le faible potentiel de croissance du pays et son exposition à des crises fréquentes, profondes et persistantes. La crise du COVID-19 a annulé plus d’une décennie de gains en termes de revenu par habitant et a plongé le taux de pauvreté à un nouveau record de 81%.

60% des enfants en âge d’aller en préscolaire ne sont pas inscrits. Au primaire, un enfant sur cinq âgé de 6 à 10 ans n’est pas scolarisé. Le taux d’achèvement en niveau primaire est de seulement 56%. 8 élèves sur 10 en fin de scolarité ne disposent pas des compétences suffisantes en français et mathématiques. Ceci est la conséquence du faible niveau des enseignants dont 80% sont des enseignants dits communautaires (sans diplôme). Les ménages assurent 40% des dépenses courantes d’éducation, ce qui exclut d’office les enfants les plus pauvres.

La violence fait partie de la vie quotidienne des enfants et est largement tolérée dans la société malgache. 86% des enfants de moins de 14 ans ont été victimes de discipline violente. 9 enfants sur 10 sont victimes de châtiments corporels au sein de leur famille et plus de la moitié des enfants auraient été victimes de violences en milieu scolaire.  

Face à la faiblesse de l’appareil étatique dans la durée, de nombreuses Organisations de la Société Civile (OSC) sont contraintes de pallier les déficiences des services publics pour répondre aux besoins immédiats de la population. Pourtant, les OSC se retrouvent souvent dépourvues d’appui technique et financier de la part du gouvernement et démunies pour répondre aux besoins en matière de prise en charge sociale et éducatives des enfants vulnérables et/ou en danger.

La DCI soutient depuis 2020 le partenariat entre l’OSI monégasque Illis et l’Association Sœur Emmanuelle dans l’accompagnement de 7 acteurs de la société civile oeuvrant dans l’éducation/protection de l’enfance à Antsirabe, ville située dans une région concentrant plus de 11% des OSC. L’accompagnement portant sur la gouvernance, la pédagogie ludique ou encore la mise en route d’activités génératrices de revenus a montré sur la précédente phase de bons résultats tels que l’abandon de la pratique punitive, l’habitude à rechercher la cause des problèmes sources de conflits au niveau de la société et des familles et la fixation d’objectifs de cours facilitant l’apprentissage des enfants. La poursuite du projet, ayant fait l’objet d’une évaluation en octobre 2022, recentrée sur 5 partenaires et sur une tranche d’âge plus jeune (3 à 14 ans contre 18 ans sur la phase précédente) proposera un ancrage institutionnel du projet plus soutenu tout en se concentrant sur trois aspects spécifiques et prioritaires du renforcement de capacités, à savoir la gouvernance, la gestion de projet et la recherche de financement. Le volet protection sera axé sur la sensibilisation des familles et des enfants bénéficiaires du projet sur les enjeux liés à la protection de l’enfance. Le volet éducation aura quant à lui pour principal objectif la pérennisation des actions entreprises en phase 1 et le partage des bonnes pratiques identifiées. 

Bénéficiaires direct :

• 5 partenaires accompagnés ;
• 66 staffs (personnels de direction, responsables administratif et financier, éducateurs et 20 membres des Conseils d’Administration) ;
• 1 564 enfants (équité entre les filles et les garçons) pris en charge par les partenaires accompagnés. 

Bénéficiaires indirects :

• 1 200 parents des enfants accompagnés ;
• 700 membres du personnel des associations membres de l’OSCAPE ;
• 30 Associations membres de l’OSCAPE ;
• le personnel de la Direction Régionale de l’Education Nationale et de la Circonscription Scolaire d’Antsirabe 1 ;
• le personnel de la Direction Régionale de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme.

Améliorer l’éducation et la protection des filles et des garçons de 3 à 14 ans en situation de vulnérabilité par l’accompagnement de 5 acteurs de la société civile à Antsirabe- Madagascar.

1. Renforcer les capacités des partenaires en gestion, gouvernance et recherche de financement ;
2. Améliorer les mécanismes de protection des enfants ;
3. Pérenniser les acquis liés à l'éducation issus de la phase 1 du projet.

• Les capacités des partenaires en conception, gestion de projet et recherche de financement sont renforcées ;
• La gouvernance des partenaires et leurs connaissances sur la vie associative sont améliorées grâce à l’échange de bonnes pratiques ;
• Les débiteurs d’obligations ont été sensibilisés sur les enjeux de protection de l’enfance ;
• Les capacités de partenaires en protection des enfants en danger sont améliorées ;
• Les parents sont soutenus pour améliorer la scolarité de leurs enfants ;
• Les bonnes pratiques liées à la qualité de l’éducation de Mivelatra – phase 1 sont consolidées et partagées.